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15. COMPRENDRE ET INTERPRETER. Le paradigme herméneutique de la raison

15. COMPRENDRE ET INTERPRETER. Le paradigme herméneutique de la raison

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Date d'ajout : mardi 14 février 2017

par Jean-Claude PETIT

REVUE : LAVAL THÉOLOGIQUE ET PHILOSOPHIQUE

Les recherches réunies dans cet ouvrage, écrit Jean Greisch, « explorent ce qu'on pourrait appeler un certain nombre de "structures d'accueil", susceptibles de préparer le terrain d'une herméneutique more gallico demonstrata, qui reste sans doute encore à inventer, mais dont l'immense travail philosophique de Paul Ricœur donne une idée précise ». Si l'on a conscience, comme le signale également Greisch, « des difficultés linguistiques, mais aussi philosophiques qui s'opposent à l'établissement de l'herméneutique comme discipline philosophique dans le paysage universitaire français, où elle n'a pas encore de tradition », l'intérêt de ce recueil apparait alors aussitôt.
Il rassemble dix-sept contributions de professeurs et de chercheurs dont la plupart sont rattachés à la Faculté de philosophie de l'Institut Catholique de Paris, quelques-uns au Centre Sèvres et les autres au C.N.R.S., à l'Institut Catholique de Lyon, à l'Université de Tokyo et à l'Université de Varsovie.
Elles ont été regroupées en trois sections. La première s'intéresse à « la genèse historique du paradigme » herméneutique. Les trois premières études de cette section retiendront particulièrement l'attention car elles illustrent bien la richesse exceptionnelle de ce que Greisch appelle « la préhistoire de l'herméneutique philosophique ». L'étude de 1. Bochet sur Augustin, celle de J.S. O'Leary sur Origène et celle de O. Boulnois sur l'exégèse médiévale illustrent bien la fécondité de la tradition théologique - le plus souvent occultée dans l'idée qu'on se fait habituellement de l'histoire de l'herméneutique - pour la compréhension du problème herméneutique. Les trois autres études de cette section - celle de M. Potepa sur Schleiermacher, de P. Corset sur Dilthey et de J.-F. Courtine sur Heidegger - paraissent conduire en des lieux plus familiers et déjà reconnus comme déterminants, mais c'est à chaque fois pour corriger ici aussi un certain nombre d'idées reçues quant à la portée ou à la genèse de la problématique herméneutique chez ces trois auteurs. L'étude sur Schleiermacher est à cet égard particulièrement utile en montrant comment l'herméneutique ne possède pas encore chez lui une pleine dimension philosophique mais qu'elle joue le rôle d'une discipline certes très importante mais, finalement, purement technique. L'attention de Schleiermacher à la question de la langue est ici bien soulignée. Elle traverse son intérêt pour l'aspect grammatical jusque dans le déplacement vers l'aspect technique psychologique, mais va toutefois le conduire à mettre en évidence le double rapport essentiel entre l'interprète et la langue et l'interprète et la pensée.
La seconde section comporte quatre textes plus explicitement consacrés au « travail de l'interprétation ». F. Jacques veut rendre attentif à la polysémie du terme « interpréter ». J.-F. Catalan et F. Nevjinski, à partir de la pratique de l'analyse telle qu'elle se comprend dans une perspective freudienne, rappellent l'importance de s'attarder aux aspects techniques de l'interprétation. M.-D. Popelard réfléchit sur la possibilité de « concepts transversaux » dans le cas de l'interprétation. Il le fait à partir des perspectives ouvertes, entre autres, par Frege, et des travaux de Tarski, Vanderveken, Chisholm, etc.
Les sept textes de la dernière partie confrontent « l'idée de la raison herméneutique à d'autres figures de la raison, la raison dialectique, phénoménologique, analytique, critique, argumentative, communicationnelle, etc., […] » (p. 13). G. Jarczyk s'engage dans cette tâche en dialogue avec Hegel. P.J. Labarrière, dans un texte qui se souvient des analyses de Ricœur, reprend la question du « cercle herméneutique » dans la lecture d'un texte écrit; G. Hébert fait porter son analyse sur Nietzsche : « Peut-on parler d'une herméneutique nietzschéenne ? ». P.-H. Fleury analyse le débat entre J. Habermas et H.-G. Gadamer. A. Gomez-Muller interroge les perspectives de J. Rawls, J. Habermas et A. MacIntyre. B. Sève se demande si on peut « reconnaître aux convictions une place légitime dans l'argumentation rationnelle ». J. Greisch, enfin, repose à nouveau la question du rapport qu'il estime pouvoir déterminer d'une manière positive, entre « herméneutique et métaphysique ». Il rappelle comment au XXe siècle s'est progressivement développée une véritable « philosophie herméneutique » et comment on peut parler à notre époque d'un « âge herméneutique de la raison ».


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