Editions BEAUCHESNE

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05. LE MODERNISME

05. LE MODERNISME

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Date d'ajout : mardi 21 mars 2017

par Y. CONGAR

REVUE : REVUE DES SCIENCES PHILOSOPHIQES ET THÉOLOGIQUES, 1980, 64.

Nous prenons connaissance avec appétit d'un recueil d'études que des philosophes enseignant à l'Institut catholique de Paris ont consacrées au modernisme. L'orthodoxie catholique n'a cessé de dénoncer, à la racine de la crise moderniste, une influence de Kant. C'est lui qui inspirerait un certain agnosticisme, par l'impossibilité d'atteindre intellectuellement la chose en soi - agnosticisme qui s'équilibrerait par un immanentisme, Dieu se dévoilant dans la conscience du sujet. P. COLIN, actuellement doyen de la Faculté, étudie ce qu'il en est dans Pascendi. Il rejoint assez bien G. Daly. L'encyclique a opéré avec une philosophie, celle de la scolastique des Pères Schwalm, Gardeil et Garrigou-Lagrange (cf. p. 54), tandis que Blondel et Le Roy travaillaient dans un climat philosophique post-kantien. Au terme d'une étude qu'il est impossible de résumer, car elle est complexe et dense, Colin suggère que le problème de fond porte sur la notion de vérité : celle-ci doit englober un sens pour le sujet. N'est-ce pas ce que K. Rahner introduit dans son « anthropologie transcendantale » et sa théologie fondamentale ? Mais, pense P. Colin, les théologiens d'aujourd'hui ont, de fait, quitté la scolastique, mais n'ont pas thématisé réflexivement la notion de vérité qu'ils mettent en œuvre.
Il ne semble pas que ces études aient fait l'objet d'un colloque, donc de discussion. Nous aurions aimé entendre celle entre P. Colin et D. Dubarle, son prédécesseur comme doyen. Car D. DUBARLE, dans 90 pages très élaborées, met en valeur l'épistémologie théologique et l'analyse de l'expérience mystique du P. A. Gardeil. Il en montre la cohérence et la validité. Il montre que l'accusation de kantisme adressée aux modernistes n'était pas sans fondement, mais il pense que Kant n'est pas cohérent avec lui-même quand il estime contradictoire d'admettre une expérience de Dieu dans la vie mentale de l'homme. D. discute avec Kant sur la notion d'expérience : « Disant, en effet, comme il le dit, que ' l'expérience est, sans aucun doute, le premier produit que notre entendement obtient en élaborant la matière brute des sensations', Kant reconnaît implicitement qu'une activité de l'entendement est déjà au principe de l'expérience, laquelle donc n'est pas que vécu brut et qu'actualité de pure information sensible. Or, cette activité d'entendement est de façon plus ou moins accentuée, en tout cas possiblement dès avant le moment du jugement qui habilite le donné des phénomènes à valoir pour information scientifique, une activité de jugement » (p. 228).
J. HOUSSAYE marque bien la différence entre Loisy et Le Roy. Pas plus que Blondel ou Laberthonnière celui-ci n'est un moderniste au sens de Pascendi. Il admet une révélation extérieure mais veut que la foi s'insère dans la vie spirituelle du sujet conformément à sa loi immanente de perfection. S. BRETON marque cependant les limites, voire l'insuffisance de la conception pragmatique du dogme chez Le Roy : cf. p. 126. De Blondel, X. TILLIETTE présente la christologie, insuffisamment « d'en bas » Dans l'insoluble question de la conscience du Christ, von Hügel était plus satisfaisant, et encore davantage Mgr Mignot, qui intervint tardivement. J. GREISCH montre en Blondel un exemple de philosophe impliqué, comme philosophe, dans l'expérience religieuse : situation que D. Dubarle réfléchit de façon personnelle. Et cela, Blondel l'a été dans une crise qui, « loin d'être un accident de parcours mineur, représente un aspect déterminant de la situation religieuse de la modernité ». Oui, c'est bien cela qui était en jeu.


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