Editions BEAUCHESNE

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10. DIEU

10. DIEU

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Date d'ajout : mardi 21 février 2017

par Jean MILLET

REVUE : ESPRIT & VIE, 1986, octobre

Le problème de Dieu est à l'ordre du jour, « Dieu sans l'être », « Dieu avec l'Être », « Dieu et la Science », etc. ... Tous les thèmes se succèdent, de mois en mois. La collection « Philosophie », chez Beauchesne, qui est maintenant bien connue, présente à son tour son volume de réflexions sur ce thème. La particularité du titre, c'en est la simplicité : DIEU. Les animateurs de la collection n'ont pas voulu orienter la pensée dans une direction trop précise. Fidèles à l'intention antérieure ils veulent simplement développer « un thème capital de notre culture », et « relancer le travail de la réflexion ».
Les différents collaborateurs de ce volume n'ont pas en effet d'autre intention que celle de bien poser un problème, et d'y faire réfléchir. L'exposé de leurs vues se développe en trois parties.
La 1re partie s'intitule « Existence et langage ». Maria VILLELA-PETIT pose le problème du langage à utiliser en pareille occasion. Elle intitule son étude, curieusement d'ailleurs : « Parler à Dieu ou parler de Dieu ». Il est difficile en effet de parler de Dieu sans faire intervenir déjà la Foi en sa Présence. « Tu ne me chercherais pas si tu ne m'avais déjà trouvé ». Un certain sens de l'Être transcendant semble bien figurer parmi les antécédents de la problématique concernant Dieu. On lira particulier avec intérêt la critique qui est faite ici de la thèse de J. L. MARION concernant la possibilité d'appréhender la question de Dieu, en évacuant celle de l'Être (cf. p. 36-38).
La référence à l'ouvrage de John D. CAPUTO, Heidegger and Aquinas paru à New-York (Fordham University Press, 1982) est particulièrement pertinente. La référence à l'Être semble bien inéluctable, en un tel cas. C'est un peu la position que prend ensuite P. FAUCON : l'idée de création est sous-jacente à toute la problématique concernant Dieu.
Ici l'ontologie doit apparaître comme théophanie. C'est ce qui autorise l'auteur de l'intervention suivante, J. MILET, à se demander si le problème de Dieu est toujours bien posé. On s'interroge sur un objet de pensée dont on ne connaît pas, par principe, le contenu. « Définissez-moi Dieu d'abord, et je vous dirai si j'y crois », disait récemment un grand scientifique. Poser en effet la question : « Croyez-vous en Dieu ?» ne signifie rien : puisqu'on ne sait pas de qui et de quoi il est question. La seule façon de poser correctement la question dans ce registre, c'est de mettre en cause l'Univers qui nous environne, et de demander : « Pensez-vous que cet Univers se suffit à lui-même, selon son existence et son essence ; ou pensez-vous qu'il faut le rattacher à une Réalité supérieure pour en rendre compte ? ». La réponse sera alors plus modeste, plus réservée : mais au moins elle reposera sur des constats plus solides. Et l'on s'apercevra peut-être que tout cet univers requiert la référence à une Rationalité plus haute, à un Logos.
J.-R. MARELLO développe des thèmes complémentaires du précédent. Il fait en particulier justice des mauvaises interprétations qui ont pu être données du kantisme. Celui-ci nous invite à la rigueur, non aux dénégations.
La seconde partie, plus brève, porte le titre : « Le nom et la nomination ». Elle est essentiellement constituée par l'apport de Fr. MARTY, dont on connaît les travaux sur l'analogie chez Kant. Il montre ici avec une insistance heureuse quel usage doit être fait dans un problème comme celui-là, celui de Dieu, de la pensée analogique. Des analogies trop faciles, en particulier en ce qui concerne l'appel à la causalité, peuvent nous conduire dans des impasses (7). On trouvera un heureux développement sur l'usage valable de la pensée analogique (p. 99-101).
La troisième partie contient des études posant plus spécifiquement le problème de Dieu dans ses rapports avec d'auttres problèmes. Il peut s'agir du problème de l’altérité par exemple, comme le montre G. JARCZYK ; ses références aux analyses de Lévinas sur ce même thème sont précieuses. Ph. KAEPPELlN inscrit la recherche sur Dieu dans le cadre de l'heuristique augustinienne. On retrouve ici la problématique initiale : chercher Dieu, c'est déjà reconnaître qu'on est en passe de le trouver. Fr. BOUSQUET et A. GOMEZ resituent le problème dans le contexte humain. Le premier l'aperçoit à travers les angoisses kierkegaardiennes; et le second, à partir d'une certaine problématique heideggerienne. Enfin le P. LABARRIERE, s'inspirant de ses études antérieures, s'efforce avec la rigueur qu'on lui connaît, de situer la problématique touchant la question de Dieu dans le besoin radical d'Altérité qu'éprouve l'homme au plus profond de lui-même.
Ces études sont toutes riches, denses, fortement réfléchies, Elles ne conduisent certes pas à la formulation d'une réponse ; et celui qui lirait ce livre pour tâcher d'y trouver une réponse au problème de Dieu serait très déçu. Il y trouvera des approches - qui lui paraîtront assez, disparates, mais c'est la loi du genre adopté, celui, d'un ouvrage collectif mais ces approches seront révélatrices de la complexité du problème. Le volume contribuera cependant à un résultat certain : il aidera à mieux poser le problème. Et l'on se souviendra de la formule connue, mais qu'Étienne Gilson aimait si souvent rappeler à ses étudiants : « Un problème bien posé est déjà à moitié résolu ». Il en est du problème de Dieu comme des autres, il convient déjà de le bien poser (surtout à partir des carences de notre Univers, comme de ses grandeurs ... ), et l'on apercevra déjà les premières lueurs, qui laissent deviner la Présence de la Suprême Réalité.


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