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BIBLE DE TOUS LES TEMPS N°4- LE MOYEN-ÂGE ET LA BIBLE

BIBLE DE TOUS LES TEMPS N°4- LE MOYEN-ÂGE ET LA BIBLE

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Date d'ajout : mardi 03 octobre 2017

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REVUE BÉNÉDICTINE 98, 1985

Par divers côtés, la coll. « Bible de tous les temps », prévue en 7 volumes, rappelle les trois volumes de la Cambridge History of the Bible, mais elle se donne plus de place et elle bénéficie de quelques progrès acquis entre temps. Comme dans les séries de Cambridge, chaque volume est confié à un ou plusieurs spécialistes, et chaque chapitre est l'œuvre du maître en la matière. L'aire dévolue à ce vol. 4 se définit mieux si l'on rappelle que le vol. 2 s'intitule « Le monde latin antique et la Bible » et le vol. 3 « Saint Augustin et la Bible ». Le vol. 5 est consacré à la Réforme. La date de départ retenue ici est le VIIe s. (p. 12).
En prologue, Monique DUCHET-SUCHAUX et Yves LEFÈVRE étudient les noms servant à désigner la Bible (bibliotheca, pagina, postillae, etc.). Une première section traite ensuite de la Bible comme livre. Particulièrement bien informé et surtout très concret, l'exposé de Pierre PETITMENGIN, La Bible à travers les inventaires des bibliothèques médiévales (p. 31-53) fourmille de détails précis et souvent nouveaux. Le prologue du catalogue de la bibliothèque de Prüfening (1165), qu'il publie (p. 52-53) montre bien comment le moyen âge a accepté, sans choisir, les vues d'Augustin et celles de Jérôme sur le canon. Ensuite Laura LIGHT avait un morceau difficile, les Versions et révisions du texte biblique (p. 55-93). Dans un exposé nourri et intéressant, elle fait cependant trop de cas de l'ouvrage de H.H. Glunz (p. 67), qui n'est d'ailleurs pas resté sans réfutation :
D. De Bruyne a montré en deux pages ses irrémédiables faiblesses ici-même (BALCL, t. II, n° 656, p. [181-182]). L'auteur cite souvent S. Berger. Et comment faire autrement ? Mais la bibliographie pourrait être rajeunie. Sur le texte des Bibles médiévales, il eût mieux fallu donner des exemples que de rester dans les généralités. Quand on sait le nombre infini des Bibles aux XIIIe et XIVe s., il n'y a pas à espérer qu'on puisse toutes les collationner. Il est seulement possible d'attirer l'attention sur ce qui les distingue et montrer par des exemples la complexité de la tradition (Judith et Tobie en vieille version latine encore au XIIIe S.). Il aurait suffi d'ouvrir les introductions aux grandes éditions, celle, romaine, de la Vulgate et celle de la vetus latina (Beuron) pour trouver des exemples médiévaux précis. Ceci dit, à titre de synthèse, ce chapitre est réussi. Beaux chapitres encore que ceux de Guy LOBRICHON, Une nouveauté, les gloses de la Bible (p. 95-114), qui pourra être complété maintenant par l'ouvrage de C.F.R. De Hamel (ce bull., n° 449), et de Mary A. et Richard A. ROUSE, La concordance verbale des Écritures (p. 115-122; voir aussi ce bull. n° 450). Micheline LARÈS présente Les traductions bibliques : l'exemple de la Grande Bretagne (p. 123-140).
La deuxième section est intitulée « Étudier la Bible » Pierre RICHÉ présente les Instruments de travail et méthodes de l'exégète à l'époque carolingienne (p. 147- 161) ; Jean CHÂTILLON, La Bible dans les écoles du XIIe siècle (p. 163-197), Jacques VERGER, L'exégèse de l'Université (p. 199-232), Aryeh GRABOÏs, L'exégèse rabbinique (p. 233-260). Enfin Jacques DUBOIS explique Comment les moines du Moyen Âge chantaient et goûtaient les Saintes Écritures (p. 261-298).
Une troisième section s'intitule « Vivre la Bible ». Et d'abord, Le gouvernement des hommes. Marie-Christine CHARTIER étudie La présence de la Bible dans les Règles et Coutumiers (p. 305-325), Jean GAUDEMET, La Bible dans les Collections canoniques (p. 327-369) et, plus largement, Thomas M. IZBICKI, La Bible et les canonistes (p. 371-384). À ce propos, j'aimerais savoir s'il existe des Bibles manuscrites avec notes marginales canoniques ; ce qui est sûr, c'est qu'à partir de 1509 (Bâle, J. Petri et J. Froben) il y eut des Bibles imprimées de ce type (qui utilisait la concordance de Johannes Nivicellensis, imprimée seule en 1482). Mais la Bible ne sert pas seulement aux clercs ; elle est utilisée aussi par les princes : Pierre RICHÉ, La Bible et la vie politique dans le haut Moyen Âge (p. 385-400). La Bible nourrit aussi la pastorale. François Garnier étudie L'imagerie biblique médiévale (p. 401-428) ; Edina BozoKY, Les apocryphes bibliques (p. 429-448), dont l'utilisation par les hérétiques est loin d'être toute la fonction ; Marc VAN UYTFANGHE, les Modèles bibliques dans l'hagiographie (p. 449-488) ; Michel ZINK, La prédication en langues vernaculaires (p. 489-516) et Jean LONGÈRE, La prédication en langue latine (p. 517-535) ; Pierre-Marie GY, La Bible dans la liturgie au Moyen Âge (p. 537-552).
Une dernière section manifeste les liens entre la diffusion de la Bible et les transformations de la société médiévale. Lester K. LITTLE, Monnaie, commerce et population (p. 557-579), André VAUCHEZ, La Bible dans les confréries et les mouvements de dévotion (p. 581-595) et R.E. LERNER, Les communautés hérétiques (1150-1500) (p. 597-614), mettent en évidence le souci des courants nouveaux de s'appuyer sur la Bible.
Un tel ouvrage doit se juger d'abord comme un tout. Le panorama est-il complet ? De ce point de vue, j'ai noté l'absence de l'exégèse irlandaise et, dans un livre publié en France, celle d'un chapitre sur les versions françaises, en prose et en vers, de la Bible. Mais, par son caractère interdisciplinaire, par ses larges vues synthétiques, l'entreprise force l'admiration. L'œuvre rendra service aussi à qui étudie les phases plus anciennes de l'histoire de la Bible latine, en particulier les contributions de la première section.


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