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BIBLE DE TOUS LES TEMPS N°4- LE MOYEN-ÂGE ET LA BIBLE

BIBLE DE TOUS LES TEMPS N°4- LE MOYEN-ÂGE ET LA BIBLE

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Date d'ajout : mardi 03 octobre 2017

par Philippe CONTAMINE

CAHIERS UNIVERSITAIRES CATHOLIQUES, juillet 1985

Entre autres expressions, les médiévaux appelaient la Bible l'Écriture divine (divina Scriptura), la page sainte (sacra pagina), et aussi la bibliothèque (bibliotheca). D'où le jeu de mots latin : Ma bibliothèque conserve ma bibliothèque. Car les bibles étaient spécialement nombreuses dans les « librairies » du temps, et des règles existaient déjà pour leur catalogage. À l'époque de Charlemagne, et plus tard, spécialement au XIIIe siècle, un sérieux effort fut entrepris pour amender le latin de la Vulgate, parfois grâce aux textes grec et hébreu. Pour faciliter la consultation et la compréhension, des dominicains parisiens mirent au point des concordances verbales, reposant sur le classement alphabétique des 10 000 mots et des 100 000 occurrences de l'Écriture.
L'exemple anglais, privilégié, montre que la Bible fut assez tôt traduite en langue vulgaire, partiellement ou intégralement, cela en dépit des risques que pouvait présenter sa mise à la disposition de laïcs non qualifiés pour son interprétation. Car du XIIe au XVe siècle « la Bible fut l'Alpha et l'Oméga des hérésies médiévales ». Même des confréries pieuses d'une stricte orthodoxie prescrivaient l'ardente méditation, ou l'inlassable psalmodie, de tel ou tel verset de l'Écriture.
Commenter la Bible et, à partir du XIIe siècle, gloser la Bible : ce fut là l'une des occupations majeures des spirituels et des intellectuels, au point qu'à la fin du Moyen Age, comme l'a bien montré Pierre Chaunu, le désir se manifesta chez plusieurs de retrouver le texte, sous les multiples bandelettes qui le momifiaient. En attendant, il y eut l'exégèse monastique, volontiers poétique et pénétrante, à laquelle succéda l'exégèse scolastique, universitaire, qui reposait sur une argumentation dialectique. Parallèlement, l'exégèse rabbinique culminait avec l'œuvre du célèbre Rashi de Troyes (1040-1106).
Notamment dans les monastères, la liturgie recourut avec un incomparable bonheur au texte biblique, et il est passionnant de voir la manière dont les bénédictins découpèrent ou regroupèrent les psaumes pour mieux répondre aux exigences de l'office divin. De même la prédication partait de citations scripturaires, elle était tout imprégnée du vocabulaire et des exempta bibliques. On retrouve encore l'histoire sainte - y compris les apocryphes dans une grande partie de l'imagerie médiévale.
Des passages de la Bible furent, à des fins normatives, introduits dans les règles monastiques et dans le droit canonique. De la Bible, on voulut aussi tirer des enseignements dans la plupart des domaines de l'existence : bien avant Bossuet, il y eut une politique tirée de l'usure par les théologiens et les canonistes repose en partie sur la parole du Christ rapportée dans l'évangile de saint Luc : « Prêtez sans rien espérer en retour ».
Tels sont, trop sèchement évoqués, les principaux aspects de ce recueil considérable, qui doit prendre place dans une collection de sept volumes destinés, au bout du compte, à montrer comment, aux différentes époques, la Bible fut connue, comprise, vécue, et de quelle manière elle devint « un ferment pour des sociétés et des cultures » L'entreprise est impressionnante, encore qu'il existe au moins un précédent avec la Cambridge History of the Bible.
Ce premier tome comporte des notes infrapaginales, une bibliographie utile, des indices (malheureusement sélectifs). Il est le fruit de la collaboration de vingt-cinq parmi les meilleurs spécialistes français et étrangers. Des contributions sont plus synthétiques, d'autres plus érudites, ou plus décousues. Les deux derniers siècles du Moyen Age sont un peu sacrifiés. L'ensemble fait honneur au directeur de la collection, aux responsables du volume et à la maison d'édition qui a accepté les risques commerciaux et financiers. À tous il convient d'exprimer nos remerciements et nos encouragements.


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