REVUE : Archives de sciences sociales des religions, n°80, 1992

Sans aucun doute le meilleur ouvrage de cette excellente collection animée par Vauthier ici sous la forme un entretien avec le physicien pakistanais A.S. prix Nobel 1979 membre de Académie pontificale des sciences à Rome. Peut-on être savant et musulman, et comment ? « Apprendre est l’âme de la civilisation moderne ». Sa vie se partage entre Lahore Cambridge et Trieste où devant l’échec de la science en pays musulman il fondé un Centre international de physique théorique et une Académie des Sciences pour le Tiers monde. Un homme de foi et de générosité. Toute la science du monde ne sera jamais pour le croyant « qu’une minuscule approche du dessein divin » et son plus grand désir est qu’avant sa mort, Allah lui fasse la grâce de la vision mystique ». Son interlocuteur le pousse, sans l’arracher à sa certitude fondamentale. « Toute connaissance de la réalité commence et finit par expérience ». Mais alors est-il pas un homme divisé, cloisonné ? « Non, je ressens très fort cette unité » mais « l’activité scientifique est pas directement liée une foi ». Il une rare grandeur dans ses propos.