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TH n°014 LA CONDITION COLLÉGIALE DES PRÊTRES AU IIIè SIÈCLE

TH n°014 LA CONDITION COLLÉGIALE DES PRÊTRES AU IIIè SIÈCLE

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Date d'ajout : mardi 20 juin 2017

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RECHERHCES DE SCIENCE RELIGIEUSE, 1972, 3

L'ouvrage de A. VILELA sur le presbyterium au IIIe siècle apporte une contribution solide à notre connaissance de la genèse des structures ecclésiales. L'auteur est un prêtre du diocèse de Vila Real, au Portugal. Plusieurs années d'enseignement théologique et de recherches, lui ont permis de maîtriser une documentation complète sur ce sujet d'une actualité évidente. Le dossier qu'il présente ne témoigne pas seulement d'un sens aigu au plan de la critique philologique et historique ; il se distingue aussi par la santé et la pénétration d'un esprit moderne, attentif aux implications psychologiques et sociales des structures d'Église étudiées. Même si l'ouvrage souffre des inconvénients inévitables de ce genre de thèse, il semble que sa consultation soit désormais recommandable au plus haut point pour quiconque désire mettre à contribution l'expérience de l'Église ancienne dans la vaste mise en question actuelle des institutions cléricales du catholicisme. Les inconvénients évoqués sont dus à une limitation un peu arbitraire, mais finalement de bonne méthode, aux seuls faits et textes datés du IIIe siècle, ou à certaines répétitions dans l'analyse de ces faits et textes dont l'auteur aurait peut-être pu réduire le nombre. On lui saura gré, en tout cas, d'avoir rédigé son travail en français.
L'ensemble des données, qui nous permettent de retracer la mise en place et le développement initial du presbyterium au sein des Églises, se trouve ici présenté dans un ordre à la fois géographique et historique, plus conforme à la réalité que ne le serait un plan systématique inspiré par une théologie quelconque sur le sacerdoce ou la hiérarchie. En quatre grandes parties l'investigation de Vilela progresse d'Orient en Occident et porte tour à tour sur les Églises d'Alexandrie, de Syrie, de Carthage, de Rome. Un bilan final (pp. 387-405) laisse deviner l'importance des précisions obtenues. Nous y relevons quelques points. Le presbyterium, ou groupe de prêtres dans l'Église locale, est attesté par les témoignages de Clément d'Alexandrie, d'Origène, de la Didascalie, de Cyprien, Caldonius, Hippolyte et Corneille. Souvent on mentionne 1'« assise » (sunedrion, consessus presbyteri) des prêtres et de l'évêque, en contraste avec les fidèles toujours debout dans l'assemblée liturgique. En affinité d'une part avec les modèles du Sénat municipal et du Sanhédrin juif, ce presbyterium se conformait d'autre part à des normes numériques tirées de la Bible, qu'il s'agît des douze Apôtres ou des soixante-douze Anciens choisis par Moïse. L'évêque émerge partout à cette époque comme le chef incontesté de l'Eglise locale. Cependant il reste toujours entouré de prêtres, appelés parfois « coprêtres » avec lui, ainsi dans les intitulés des lettres officielles d'Église à Église. Cyprien, à Carthage, mais aussi bien Corneille, à Rome, ou Denys, à Alexandrie, convoquent leur presbyterium avant de prendre des décisions doctrinales ou disciplinaires. Les prêtres participaient aux conciles « provinciaux ». Ils accompagnaient leurs évêques comme délégués du presbyterium local, là où les appelaient les affaires de l'Église universelle. La collaboration entre évêques et prêtres se révèle encore plus directe au plan des sacrements. La grande cérémonie du baptême supposait l'action collégiale du presbyterium en présence de la Communauté. En Alexandrie comme à Carthage, la réintégration des pécheurs dans l'Église s'accompagnait d'une imposition collective des mains de la part de l'évêque et des prêtres. Il en allait de même au cours de l'ordination des prêtres et durant la concélébration eucharistique. L'intérêt de cette étude est de repérer sur le vif les premières traces des gestes liturgiques et de la vie collégiale, où se manifeste une conception de la hiérarchie cléricale au sein des Églises, telle qu'on essaie de la restaurer si vigoureusement depuis Vatican II.
Le statut de ces prêtres qui vivaient surtout en milieu urbain, mais dont la dissémination dans des paroisses rurales s'amorçait dès le IIIe siècle, est caractérisé par un mode de vie fort semblable à celui des autres fidèles. Aussi bien, les prêtres étaient recrutés parmi les laïcs adultes. Leur mariage paraissait chose normale. Aucune tenue caractéristique ne signalait les prêtres ou les évêques dans la rue. En conclusion, on ne saurait imaginer meilleure illustration du tribut payé par les structures ecclésiales, en leur genèse décisive, aux formes de la vie sociale et aux institutions profanes de la société du IIIe siècle. On ne saurait mieux que dans cet ouvrage dégager l'appui scripturaire, avec la part d'interprétation qu'il suppose, sur lequel se sont fondées jusqu’à nos jours les principales normes réglant la vie des clercs dans l'Église.


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