IRÉNIKON, 4, 1974

Bien plus stimulant pour l'historien du christianisme par son objet, sa méthode et sa présentation, le beau travail de J .L. étudie tout d'abord la terminologie de l'action de grâce dans l'hellénisme de l'époque philonienne, dans la version grecque de la Bible, puis dans l'œuvre de Ph. Trois chapitres déploient ensuite les multiples facettes de cette terminologie eucharistique et des convictions qu'elle exprime, dans la liturgie juive telle que l'interprète l'Alexandrin, dans la religion cosmique et l'anthropologie, dans la vie intérieure de l'âme enfin. On reste stupéfait de l'ampleur de la moisson de J .L. Plus que ne le laisse soupçonner une lecture superficielle de l'œuvre de Ph., on a déjà là en germe toute une théologie de l'action de grâce et du mémorial, solidement enracinée dans la Bible mais préparant la transposition chrétienne, et une doctrine de la grâce très élaborée. M. J.L. conclut son travail en invitant les autres philoniens à des approfondissements ultérieurs. Il a déjà lui-même déblayé un terrain considérable et il a posé solidement un nouveau jalon dans l'histoire de l'eucharistie.