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TH n°128 LES POLÉMIQUES RELIGIEUSES DU Ier AU IVè SIÈCLE DE NOTRE ÈRE.

TH n°128 LES POLÉMIQUES RELIGIEUSES DU Ier AU IVè SIÈCLE DE NOTRE ÈRE.

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Date d'ajout : jeudi 02 janvier 2020

par Jean-Marie AUWERS

REVUE D’HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE 3-4 2019

Ce volume rassemble vingt-quatre contributions (cinq en anglais, une en italien, les autres en français) centrées sur une question qui a été au cœur de l'œuvre de B. Pouderon (dont la bibliographie parue et à paraître prochainement est présentée en tête de ce volume). Les contributions sont réparties en quatre sections.
Dans la première (Débats sur les origines), S. C. MIMOUNI présente Jean le Baptiste et Jésus comme deux figures concurrentes dans les milieux messianiques et prophétiques du judaïsme palestinien et postule ainsi que les rapports entre les deux maîtres, d'une part, et leurs disciples, d'autre part, étaient conflictuels. F. STANLEY JONES reconstruit la cosmo-théogonie orphique dans l'Écrit de base pseudo-clémentin en s'appuyant sur une identification précise des parallèles entre les Homélies pseudo-clémentines et les Reconnaissances. M. SCOPELLO analyse la section introductive des Kephalaia manichéens coptes de Berlin, qui rapporte la sévère critique de Mani à l'égard des disciples de Bouddha, de Zoroastre et de Jésus, disciples qui n'ont pas fidèlement transmis la sagesse que leur maître n'avait pas consignée par écrit et qui sont même accusés de l'avoir volontairement falsifiée. R. BURNET montre comment les apôtres ont joué un rôle important dans les processus de légitimation au sein des communautés chrétiennes : les figures d'André, de Marie de Magdala et de Pierre ont servi à mettre en scène les controverses agitant différentes communautés. Ainsi, l'apôtre André a été utilisé pour légitimer les prétentions de l'Église de Constantinople.
Dans la deuxième section (Apologétique juive el polémiques antijuives), O. MUNNICH montre la complexité de la défense du judaïsme chez Flavius Josèphe, entre ouverture et fermeture; presque contemporain de la tradition mishnaïque, il paraît animé de la conviction que ce n'est pas à lui qu'il revient de transmettre cette tradition par écrit. G. DORIVAL passe en revue les divers cas où le texte de la Septante a peut-être été christianisé (introduction des textes chrétiens dans les Odes et dans les psaumes: Ps 13 [14], 3 et Ps 95 [96], 10 notamment); les copistes chrétiens ont eu tendance à aligner le texte grec des psaumes sur les citations qu'en donne le Nouveau Testament, ce qui ne suppose pas une polémique antijuive, mais l'affirmation de l'identité chrétienne de ces copistes. T. NICKLAS offre un aperçu critique de la recherche sur la question de l'antijudaïsme dans l'Évangile de Pierre, qui assigne aux juifs une responsabilité directe dans la mort de Jésus et les accuse de vouloir occulter la résurrection. Comme le montre B. MEUNIER, Justin, dans son Dialogue avec Tryphon, instrumenta lise l'histoire d'Israël et envisage pour les Juifs un salut qui implique leur conversion à la foi chrétienne, manifestant par là une sorte de « paulinisme durci » (p. 187). L. CICCOLINI détaille l'argumentation antijuive dans l'Ad Quirinum de Cyprien et dans un autre traité qui lui est attribué : l'Ad Vigilium. L'étude montre que le traitement des thèmes polémiques classiques doit être évalué en fonction des intérêts et des buts de chaque auteur. Étudiant le Quod Christus sit Deus attribué à Jean Chrysostome, A. GLAISE montre que l'étude de ses sources et de ses dossiers scripturaires font de ce texte un témoin important de la littérature polémique chrétienne de la fin de l'Antiquité. Une enquête sur l'emploi des mots aide à mesurer l'influence de Jean Chrysostome et de Cyrille d'Alexandrie sur l'antijudaïsme des Pères, que confirme, pour le premier auteur, l'exemple d'un sermon pseudochrysostomien Sur le paralytique qui est ici édité et traduit pour la première fois par BADY.
Dans la troisième partie (Polémiques entre auteurs chrétiens et païens), A. C. JACOBSEN met en lumière la théologie de la création que propose Théophile d'Antioche et la situe dans un contexte de lutte contre le paganisme. M. FÉDOU souligne l'actualité de la réponse d'Origène à Celse sur la place de l'être humain dans le monde. P. F. BEATRICE reconstitue la physionomie fortement antichrétienne de la Philosophie des oracles de Porphyre. C. BOUDIGNON relève chez Grégoire de Nazianze une contradiction : le Cappadocien défend constamment, dans ses Discours, un idéal chrétien de non-violence, mais d'autre part il reproche à Constance II de ne pas avoir assassiné en 337 le petit Julien, qui allait devenir l'empereur persécuteur des chrétiens. P.-H. POIRIER et M. ROBERT attirent l'attention sur un texte syriaque peu connu, le Roman de Julien, qui noircit encore le portrait négatif de l'Apostat chez les chrétiens.
La quatrième section (Querelles théologiques el controverses au sein du christianisme) s'ouvre sur une contribution d'A. LE BOULLUEC, qui offre un panorama très détaillé de l'exégèse d'Is 9,6b de Justin à Cyrille d'Alexandrie; le texte grec de ce verset, qui annonce la naissance d'un enfant « Messager du Grand Dessein » diffère considérablement du texte massorétique qui parle de « Dieu fort ». S. MORLET propose de restituer à Origène un fragment qu'Anastase le Sinaïte attribue aux Stromates de Clément d'Alexandrie. A. VILLANI analyse en profondeur la critique qu'Eustathe d'Antioche fait de l'exégèse origénienne de l'épisode de la consultation de la nécromancienne d'En-Dor par Saül. É. JUNOD décèle, dans le récit d'Eusèbe sur la prétendue controverse pascale (Histoire- ecclésiastique, V, 23-25) « le dessein affirmé de construire, grâce notamment à une utilisation sélective des quelques documents dont il dispose, un récit au service d'une cause édifiante : montrer comment l'Église, grâce notamment à Irénée et aux Palestiniens, a maintenu son unité dans le traitement d'un problème qui aurait pu la mettre en péril, principalement à cause d'une initiative intempestive de l'évêque de Rome » (p. 362- 363). B. GAIN s'interroge sur la faible présence de la théologie de l'Incarnation chez Basile de Césarée, lequel était plus à l'aise en matière de théologie trinitaire. M.-A. CALVET-SEBASTI met en valeur les images (humaines mais surtout animales) de l'adversaire chez Grégoire de Nazianze. A. USACHEVA s'intéresse à la façon dont le même auteur s'est appuyé sur la rhétorique et la dialectique d'Aristote pour engager un débat épistémologique et méthodologique avec les eunomiens. La dernière contribution, de M. CASSIN, est consacrée à la Réfutation de la profession de foi d'Eunome par Grégoire de Nysse. Réfutant non un traité doctrinal mais une profession de foi, le texte nysséen gagne en simplicité et laisse de côté plusieurs des thématiques présentes jusqu'alors dans la controverse contre l'évêque de Cyzique.
Convoquant des textes juifs, païens et chrétiens, mais aussi gnostiques, manichéens et orphiques, ces contributions montrent comment l'histoire a été instrumentalisée, les citations scripturaires détournées, les sources altérées. Comme le soulignent les éditeurs au terme de la Préface, ce volume constitue « une contribution à l'étude des polémiques religieuses aux premiers siècles de notre ère et, en même temps, un témoignage de la fécondité de ce champ de recherche auquel Bernard Pouderon a consacré sa vie » (p. 19).


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