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TH n°098 DORMITION ET ASSOMPTION DE MARIE. HISTOIRE ET TRADITIONS ANCIENNES

TH n°098 DORMITION ET ASSOMPTION DE MARIE. HISTOIRE ET TRADITIONS ANCIENNES

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Date d'ajout : lundi 25 janvier 2016

par B. DUPUY

REVUE : ISTINA, 4, 1998

L'enquête impressionnante à laquelle s'est livré Simon-Claude Mimouni clarifie une question qui, pour beaucoup de chrétiens, et même de théologiens, reste obscure : quelle est l'origine et que représentent les traditions anciennes sur la mort de Marie ? Tout d'abord, il est clair que toutes Tiennent que Marie est bien morte, point que Jean-Paul Il vient utilement de préciser le 25 juin 1997 (cf. La Documentation catholique n° 2164 du 20 juillet 1997, p. 657), en rappelant que la dogmatisation faite par Pie XII en 1950 ne disait pas autre chose. Les deux termes de dormition et d'assomption sont de ce point de vue redondants, même s'ils véhiculent des explications distinctes. Que l'on parle de dormition ou d'assomption, la foi est la même : elle affirme essentiellement que Marie participe dès à présent à la vie du Vivant et qu'elle est entrée dans la gloire,
L'Église de Rome a proclamé en 1950 ce que toute l'Église a cru et confessé de génération en génération. Si l'Église d'Orient n'a pas procédé à la proclamation de l'assomption corporelle de Marie, elle la suggère à mots couverts, mais avec une inébranlable certitude par cette admirable formule de l'office de la Dormition : « Tu es passée à la vie, Toi qui es la mère de la Vie ». La même foi continue d'être confessée en Occident avec des formules un peu différentes, mais convergentes, sous le nom de dormition ou sous celui d'assomption.
Selon Simon Mimouni, on peut répartir les représentations attachées à la mort de Marie en trois groupes. La « dormition » exprime la croyance que le corps de Marie est resté intact dans sa mort, sans corruption (et, typiquement parlant, cet événement est situé au « paradis terrestre »), tandis que son âme attend au ciel, comme pour tous les mortels, le moment de la résurrection générale, L'« assomption », idée qui s'est développée par la suite, est la croyance que le corps et l'âme de Marie sont dès aujourd'hui dans le ciel. On la trouve sous deux formes distinctes, selon que l'on insiste sur le fait que Marie a été immédiatement dans sa mort transférée au ciel ou qu'elle a été, aussitôt après sa mort, ressuscitée. C'est cette dernière croyance que nous rencontrons dans la foi de l'Église grecque, bien que celle-ci emploie habituellement le terme de « dormition », pour désigner la fête du 15 août, qu'elle se réfère à un apocryphe de la Dormition et qu'elle ait répandu l'icône de la Dormition. À côté de ces deux explications, il faut encore faire place à la tradition égyptienne et éthiopienne, qui place un délai de deux cent six jours entre la mort (dormition) et la résurrection (assomption),
Simon Mimouni débrouille parfaitement l'écheveau complexe des textes constitutifs de ces trois traditions, qui sont rédigés en syriaque, grec, copte, arabe, géorgien, éthiopien, arménien et latin. À cette question de la compatibilité entre les textes s'ajoute celle des localisations géographiques, la dormition étant située près de Bethléem (au « kathisma », aujourd'hui kibboutz Ramat Rahel), l'assomption à Gethsémani ou au mont Sion, et la tombe de Marie à Gethsémani (la « maison de Marie » de Bethesda étant celle de ses parents).
Par ailleurs, Simon Mimouni n'omet pas d'examiner les données liturgiques anciennes ni les traditions rattachées à Éphèse ou aux diverses reliques de Marie. Il conclut que la tradition sur la dormition de Marie n'a pas commencé plus tôt que la fin du cinquième siècle, à Jérusalem, en milieu monophysite. Il faut la rattacher probablement aux élucidations christologiques postérieures au concile de Chalcédoine, L'un des premiers témoignages est l'homélie de Jacques de Saroug ( mort en 521) pour lequel le chœur des douze apôtres, « quand vint pour Marie le moment de parcourir la route de toutes les générations » se recueillit « pour ensevelir le corps virginal de la Toute-Bénie » (cf. C. Vona, dans Lateranum 19, 1953, p, 188). Et saint Jean Damascène (mort en 704) : « II fallait certes que la part mortelle soit déposée pour être revêtue d'immortalité, puisque le Maître de la nature n'a pas refusé l'expérience de la mort » (Panégyrique sur la dormition de la Mère de Dieu, n° 10, coll. Sources chrétiennes n° 80, p. 107) La tradition commune attachée à la dormition suggère donc, non pas qu'elle n'est pas morte, comme parfois certains l'ont dit sans réfléchir depuis le dix-septième siècle, mais qu'il y eut une intervention particulière de Jésus qui la ressuscita du sépulcre pour la prendre avec lui dans la gloire, Son corps fut « déposé » pour pouvoir être ressuscité, mais de cet événement la trace s'est perdue et l'Église n'y a pas attaché un « lieu saint » particulier. Ce bel ouvrage fait honneur à son auteur.


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