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DESTINS DE FEMMES, DÉSIR D'ABSOLU. Essai sur Madame Bovary et Thérèse de Lisieux

DESTINS DE FEMMES, DÉSIR D\'ABSOLU. Essai sur Madame Bovary et Thérèse de Lisieux

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Date d'ajout : dimanche 21 février 2016

par Bernard JOASSART

REVUE : SOCIÉTÉ DES BOLLANDISTES

Ce n'est sans doute pas trop s'avancer que de dire que l'entreprise de M. Hermine pouvait paraître pour le moins audacieuse. Comparer Thérèse, « modèle de pureté virginale » et Emma Bovary « une belle pécheresse imaginaire » (cf. p. 1), héroïne d'un roman qui fit scandale… et quoi encore ? M. H. jugea pourtant le projet légitime : ces deux femmes ont connu une postérité qui est loin de s'éteindre - combien de dévots Thérèse ne compte-t-elle pas, et le roman de Flaubert est un classique « incontournable » de la littérature française, inscrit au programme de presque tous les lycées de l'Hexagone - ; par ailleurs, l'A. (manifestement animée par une optique nettement féministe typique de notre époque) estimait que Thérèse et Emma sont représentatives, chacune à sa manière, de la condition de la femme de leur temps.
Dans un premier temps, l'A. explore l'enfance et les lectures des deux femmes. Ensuite, elle examine leur rapport au monde, à l'amour et à la mystique. Enfin, elle montre combien Thérèse et Emma ont été des femmes « mal dans leur temps », « mal dans leur corps » et « mal dans leur âme ». Dans leur condition respective, elles furent, pourrait-on dire, brimées dans tout ce qui faisait leur vie quotidienne au sein d'une société, pour faire court, antiféministe, alors qu'elles étaient animées d'un désir absolu de l'Amour. Certes elles satisfirent ce désir selon des modalités différentes : « Thérèse s'abandonna, ici et maintenant, à l'Amour total et exclusif de Dieu… Emma sur les ailes d'Éros dériva vertigineusement entre le Ciel, l'Opéra, les livres, les rêves » (p. 286-287).
L'ouvrage séduira sans nul doute nombre de lecteurs, d'autant que le style est de qualité et que l'A. fait plusieurs rapprochements de ses deux héroïnes avec des écrivains contemporains ; il ne manquera pas non plus de poser question (sans toutefois aller jusqu'au scandale provoqué par Flaubert).
On peut tout d'abord se demander si la société des deux femmes était aussi antiféministe que le soutient l'A. Par ailleurs, dans l'abandon de Thérèse et la dérive d'Emma, M. H. décèle deux démarches mystiques. J'avoue être quelque peu gêné par l'usage du terme mystique dans le cas d'Emma (et qu'on n'y voie nulle trace d'esprit « rétrograde ») : si bien sûr on entend par mystique tout ce qui entraîne l'homme à ne pas accepter sa condition humaine et ses blessures, alors…; mais, même dans le cadre de religions païennes, la mystique (liée aux mystères) n'est-elle pas par nature non seulement une manière de dépasser cette condition, mais surtout le désir d'un meilleur, et un meilleur objectivement meilleur, sinon obtenu du moins espéré ? Dans le cas d'Emma Bovary n'aboutit-on pas plutôt à une anti-mystique à la manière d'un Nietzsche, qui n'espère rien et ne veut rien espérer ?


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