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TH n°104 LE CHRIST DE CYRILLE D'ALEXANDRIE. L'HUMANITÉ, LE SALUT ET LA QUESTION MONOPHYSITE

TH n°104 LE CHRIST DE CYRILLE D\'ALEXANDRIE. L\'HUMANITÉ, LE SALUT ET LA QUESTION MONOPHYSITE

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Date d'ajout : vendredi 22 janvier 2016

par Bernard POUDERON

REVUE : REVUE DES ÉTUDES GRECQUES

B. Meunier présente ici le remaniement d'une thèse de doctorat soutenue en janvier 1993 à l'EPHE (Ve section). Il s'agit bien d'une thèse au sens propre, puisque, prenant appui sur une idée suggérée par Ch. Pietri, il se propose de rendre compte de la christologie de Cyrille - monophysite de fait, tout en se refusant de l'être ? - à partir de son anthropologie et de sa sotériologie. Ce dessein explique les détours que prend l'A., qui consacre de longs chapitres à l'exposé sotériologique. D'abord, La chute d'Adam [pp. 25-50 : le vocabulaire de la chute ; pp. 51-82 : ses conséquences]. Puis Le second commencement [pp. 103-125 : recommencement et récapitulation ; pp. 127-157 : transmission du salut], section qui débute par un constat : « le discours de Cyrille sur le Christ est avant tout un discours sur le salut (…) ; l'histoire du salut est structurée par une typologie des deux Adams : le Christ est venu refaire ce qu'Adam a défait », et où se pose déjà le problème des deux natures, divine et humaine : pour vaincre le péché, le Christ doit être Dieu (p. 113); mais pour que cette victoire ait valeur salvatrice, il faut que la nature du Christ comporte la passibilité de l'homme (p. 149). Chemin faisant, une réflexion attire notre attention : « de manière générale, chez Cyrille, la divinité du Christ parle plus fort que son humanité » (p. 156) ; elle sera reprise un peu plus loin : « on ne peut se défendre de l'impression que la divinité du Christ dévore son humanité » (p. 224).
Dans la seconde partie, B. Meunier aborde de front le problème, d'abord en s'interrogeant sur ce qu'est L'humanité unie à Dieu [pp. 163-213 : la double participation, corporelle et spirituelle] ; puis, et surtout, en conduisant sa réflexion De l'œuvre du salut à l'être du Sauveur. C'est là qu'on trouvera la clé de la démarche de l'auteur, en quelques réflexions et conclusions saisissantes. D'abord, sur le lien entre christologie et sotériologie ; Cyrille refuse de considérer à part l'humanité du Christ, juxtaposée à sa divinité : « plutôt que de se demander ce qu'est l'humanité du Christ, il faut se demander ce que le Verbe fait sans cette humanité, seul moyen d'être en retour renseignés sur celle-ci » (p. 217). Puis sur le lien entre anthropologie et christologie : « le modèle de l'unique nature du Verbe incarné, c'est la nature humaine » en tant que l'homme est composé d'un corps et d'une âme. Enfin, sur le lieu entre le créé et le divin, dont Cyrille rend compte par les notions d'appropriation (le Christ s'approprie la nature de l'humanité) et, dans une moindre mesure, de participation (l'homme participe au Verbe et s'en trouve vivifié). C'est l'occasion pour l'auteur de réfuter deux thèses : celle de R.M. Siddals, qui décèle derrière la christologie de Cyrille un modèle philosophique (unissant ce qui est « propriété », à savoir la divinité, à ce qui est « accident », à savoir l'humanité) ; celle de « certains historiens », qui font de l'humanité du Christ « une substance non sujet », le Christ n'ayant de l'humanité que les attributs. C'est en récapitulant sa démarche que B. Meunief nous livre ses conclusions : l'humanité du Christ est complète, n'y manque que le péché ; elle est la médiation qui procure aux hommes le salut (ainsi se trouve établi le lien qui unit sotériologie et christologie) ; mais, à cette humanité, Cyrille refuse d'accorder le titre de « nature », puisque elle est « appropriation » (p. 281) ; c'est cette notion d'appropriation qui permet de sauver l'unité du sujet (ψυσις), même s'il est vrai qu'elle n'est jamais précisément définie par Cyrille. La christologie de Cyrille, conclut l'A., est donc très éloignée de celle d'Apollinaire (pour simplifier, une seule nature dans le Verbe, qui s'unit en Jésus-Christ à une humanité incomplète, en jouant le rôle de l'âme vis-à-vis du corps). Aussi refuse-t-il de lui appliquer l'étiquette « monophysite », du moins au sens que l'hérésiologie donne à ce terme.
L'auteur a-t-il tenu son pari ? Certes, il n'a pas répondu à toutes les questions (demeurées depuis longtemps sans réponse), mais il a exploré de façon convaincante une voie nouvelle. Et en situant son enquête exclusivement sur le terrain de la théologie, du moins s'est-il montré fidèle à ce qu'était la démarche même de Cyrille.


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