Editions BEAUCHESNE

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19. LES MESSAGES D’AMOUR DE JÉSUS À GABRIELLE BOSSIS UNE DISCIPLE DE THÉRÈSE.

19. LES MESSAGES D’AMOUR DE JÉSUS À GABRIELLE BOSSIS UNE DISCIPLE DE THÉRÈSE.

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Date d'ajout : mardi 05 septembre 2017

par Brigitte PONDAVEN

FRANCE Catholique n°3551 Ier septembre 2017

C’est en prêchant une retraite en 1985 à
la Trappe de Soligny que le père Pierre Descouvemont a découvert l'existence de Gabrielle Bossis. Il fut très étonné d’apprendre que, pour faire oraison, les moines se servaient des sept petits recueils contenant les messages que Gabrielle Bossis avait reçus de Jésus à la fin de sa vie, de 1936 à 1950, et qui ont commencé à être publiés en 1949 sous le titre que Jésus lui-même avait indiqué : LUI et Moi. Pour rassurer
le lecteur, ce premier tome était préfacé par de grandes autorités : Mgr Villepelet, évêque de Nantes, le père Jules Lebreton, jésuite, ancien doyen de la Faculté de théologie à l'Institut catholique de Paris, et le père Alphonse de Parvillez, autre jésuite, grand prédicateur de l’époque. C’est seulement lors de la parution du deuxième tome, après la mort de Gabrielle, en octobre 1950, qu’une préface de Daniel-Rops révélait l’identité de l’auteur. La publication complète des messages s’acheva en 1957 par la parution du septième tome, chez Beauchesne. C'est chez ce même éditeur que le père Descouvemont publie aujourd'hui une très vivante introduction à ce corpus de plus en plus connu.

Gabrielle Bossis vivait-elle une grande familiarité avec Jésus avant de bénéficier d'une expérience mystique peu commune ?
Tout à fait. Née à Nantes en 1874 dans une famille chrétienne, Gabrielle reste longtemps une enfant timide, allergique aux jeux bruyants. Mais elle s’extériorise peu à peu et devient une jeune fille débordante de vie. Elle aime de plus en plus les longues marches à travers la campagne ou les randonnées à vélo ou à cheval et elle prend des cours de danse et de piano, de peinture et de sculpture. Elle cultive avec plaisir le grand jardin de la maison de campagne que possède la famille au Fresne-sur-Loire, à 70 km de Nantes. Il ne manque pas de garçons qui l’admirent : svelte, élancée, elle a une voix magnifique, joue admirablement au piano et danse avec une grande souplesse. Elle conservera longtemps tout le charme de ses jeunes années, mais elle éconduira facilement ses prétendants.
À vingt ans elle se pose la question de la vie religieuse, mais elle sent que sa vocation est de « rester dans le monde ». Très attirée par la figure du Poverello, elle se contente de faire partie du Tiers Ordre franciscain. Elle vit profondément sa foi, sans respect humain. Chaque matin, elle arrive à l’église un quart d’heure avant la messe de sept heures, pieds nus dans ses chaussures hiver comme été. Elle est heureuse de faire le catéchisme aux enfants de la paroisse, accueille volontiers chez elle les missionnaires de passage et travaille beaucoup à broder des ornements liturgiques pour les missions. Elle entreprend des études d’infirmière – ce qui lui permettra, pendant la guerre de 14-18, de se mettre au service des blessés dans les hôpitaux de la région, puis à Verdun.
Ce que personne ne soupçonne, ce sont ses longues heures d’oraison et ses austérités. Elle dort à même le sol, enveloppée dans une couverture, et on a retrouvé après sa mort le cilice qu’elle portait la nuit. Mais ce que tout le monde connaît et apprécie, c’est sa joie de vivre, son enthousiasme, son rire communicatif. Ses neveux et nièces aiment beaucoup se retrouver chez tante Gaby et jouer avec elle.

Comment fut-elle amenée à devenir comédienne ?
Le curé du Fresne-sur-Loire, l’abbé Olive, lui dit un jour : « Gabrielle, vous devriez composer une comédie plus intéressante que toutes celles qu’on joue habituellement dans nos patronages ! » Pour lui faire plaisir, Gabrielle se met – à 49 ans ! – à composer une pièce et à la jouer avec un tel succès que, bientôt, elle est invitée à la jouer un peu partout.
Dans les années qui suivent, elle en compose treize – une par an ! - qu’elle joue à travers la France, en Corse, en Afrique du Nord et jusqu’en Terre sainte. Malgré son âge, elle conserve tout au long de ces années sa voix magnifique et sa souplesse Elle compose d’ailleurs de très nombreuses chorégraphies. Elle se réserve habituellement le rôle du personnage central, qui est presque toujours celui d’une vieille fille ou d’une mendiante, pleine d’amour et de bon sens, qui nourrit toute une nichée de pauvres gamins. Un personnage clownesque, déclenchant des cascades de rires.
Avec beaucoup de tact, elle parvient toujours à mettre sur les lèvres de ses personnages les aspects les plus percutants du message de l’Évangile et à faire deviner aux spectateurs la source profonde de sa joie – notamment sa foi inconditionnelle en l’amour du Seigneur.
Dans quelles circonstances Jésus s’est-Il mis à lui parler « en direct » ?
En 1936, Gabrielle accepte d’organiser une tournée à travers le Canada. Deux mois et demi de rencontres et de déplacements, de représentations et de cours à de jeunes actrices improvisées. Elle note sur un carnet toutes ses impressions : y transparaissent son goût pour les belles choses et sa capacité de saisir au vol les côtés pittoresques de l’expédition. C’est au début de ce voyage, sur le transatlantique Ile-de-France, que Jésus commence à lui parler « en direct ». Tout au long de sa tournée, Il ne cesse de lui réclamer son amour : « Dis-Moi plus souvent : "Je T’aime ". Quand tu sais que quelqu’un t’aime, tu es contente qu’on te le dise ! » Un dialogue qui va se poursuivre quatorze ans, jusqu’à sa mort.
Ce n’est pas une « voix off » qu’elle entend par l’oreille, mais des paroles que Jésus prononce dans le fond de son cœur et qui ne sont accompagnées d’aucune vision. Des messages simples et profonds, qui vont l’aider à Le rejoindre de plus en plus souvent dans le fond de son cœur : « Puisque je suis l’hôte de ton cœur, viens là, souvent, Me rendre visite. Ne fais plus attention au monde. Cloître-toi derrière les grilles de ton intérieur. Adore ton époux sans témoins. »
Dans les débuts, elle se demande si c’est vraiment Jésus qui lui parle, mais elle est obligée de se rendre à l’évidence, aidée en cela par le père de Parvillez, qu’elle a rencontré à Paris, en 1929, au cours d’une représentation à la paroisse Saint- Ambroise et qui est devenu son père spirituel.

La réception de ces messages a changé sa vie ?
À partir du moment où Jésus lui demande de transcrire fidèlement tous ces messages, Gabrielle pense pouvoir se dispenser d’écrire de nouvelles pièces, mais elle continue à organiser ses tournées et à jouer à travers le monde l’une ou l’autre de ses treize comédies. C’est sa mission : l’évangélisation par le théâtre. Jésus ne lui reproche d’ailleurs jamais les applaudissements qu’elle continue à susciter, mais Il lui demande de penser beaucoup plus à Lui dans ses voyages, de se recueillir davantage quand elle vient de communier, de vivre plus intensément avec Lui et pour Lui. « Dans une gare où je me plaignais intérieurement des lourds paquets que je devais porter, Il m’a repris vivement : "Nos paquets !" »
« Si Je t’ai choisie comme médiatrice de ces messages, lui dit Jésus, c’est pour montrer à tous ceux qui les liront qu’une vie d’intimité avec Moi n’est pas réservée à ceux qui vivent dans un cloître. Elle est compatible avec toutes les préoccupations d’une comédienne, avec les heures qu’elle passe à programmer tournées et répétitions, à confectionner décors et costumes, à les transporter dans de lourdes valises, à prendre le train ou le bateau en sachant qu’ils n’arriveront pas toujours à l’heure et qu’il faudra monter sur les planches après une nuit sans sommeil. »

Gabrielle a-t-elle contribué à la publication de ces messages ?
Dès les débuts, Jésus explique à Gabrielle que
les messages qu’elle reçoit ne sont pas seulement
destinés à la faire progresser dans son cheminement spirituel, mais que leur publication future
permettra à de nombreux lecteurs de mieux vivre
l’Évangile : « Et quand ce que tu écris ne ferait
réfléchir qu’une seule âme ! » lui dit-il en mars
1937. En 1944, il insiste pour qu’elle fasse des
démarches en vue de leur publication : « Que l’archange Gabriel y ajoute la joie et saint Michel, la rapidité de l’action sainte ! » Le père de Parvillez
se démène pour les faire éditer et Gabrielle fait la
sélection des messages à publier en premier. Le premier tome paraît chez Beauchesne, sans nom d’auteur, fin juillet 1949.

Le très regretté père Patrick de Laubier – bien connu de nos lecteurs – n’est-il pas le premier prêtre à avoir écrit un livre sur Gabrielle Bossis ?
Effectivement, en 1999, les éditions Beauchesne ont publié son livre intitulé : Jésus, mon frère, Essai sur les Entretiens spirituels de Gabrielle Bossis. Un ouvrage qui est le fruit d’une longue rumination sur les sept tomes de Lui et moi puisque, dès les années 1960, Patrick de Laubier les a découverts et que, désormais, trois fois par jour, il en relisait quelques lignes pour relancer son dialogue intérieur avec Jésus. Une méthode que des milliers de lecteurs utilisent.
Patrick de Laubier a accompagné l’association des amis de Gabrielle Bossis, jusqu’à sa mort l’année dernière, le 28 février. Quelques semaines plus tôt, il me disait sa joie d’apprendre que j’allais publier un ouvrage pour faire connaître encore davantage ces Messages.

L’originalité de votre ouvrage, c’est de montrer le lien très particulier qui relie Gabrielle Bossis et sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus...
Dans un premier temps, je me proposais seulement de faire connaître la merveilleuse variété des thèmes que Jésus avait abordés en causant avec Gabrielle. J’en avais repéré trente. Trente attitudes que Jésus voulait voir s’installer dans son cœur et qui lui permettraient de vivre un échange perpétuel d’amour avec Lui.
Or, je me suis aperçu que ces attitudes étaient exactement celles que Jésus avait suggérées à Thérèse de laisser grandir en elle : une foi profonde en son amour personnel, un très grand abandon à son Bon Vouloir, une conscience très vive de sa fragilité, la remise de cette fragilité entre ses Mains, le désir de tout faire pour Lui faire plaisir, pour Le consoler, etc. Gabrielle s’était sans doute aperçue elle-même, en mai 1937, de cette ressemblance entre les messages de Jésus et la spiritualité de Thérèse.
Participant en effet, à Kéryado, à un pardon en l’honneur de Thérèse, elle y reçoit, écrit-elle, la grâce de comprendre qu’elle doit vivre davantage « l’enfance spirituelle » : s’abandonner comme un enfant dans les bras du Père et Lui offrir les sacrifices apparemment insignifiants de ses journées.
Mais, en 1942, le 8 octobre, quelques jours après la fête de Thérèse, c’est Jésus lui-même qui fait remarquer à Gabrielle la parenté profonde qui relie les messages qu’Il lui dicte et l’enseignement de la sainte carmélite : « Fais-toi porter dans les bras plus puissants, comme quand tu étais petite. N’aie pas honte d’être sans force et imparfaite. Diminue-toi encore. Je t’aimerai de nouveau. Ne perds pas de vue la voie de l’Enfance Spirituelle et épanouis ta confiance. »
L’année suivante, le 3 octobre, alors qu’elle se trouve à Paris pour fêter Thérèse, dans la chapelle
des Orphelins Apprentis d’Auteuil, elle entend
Jésus lui recommander une nouvelle fois la façon
dont la carmélite s’abandonnait dans ses bras :
« N’est-ce pas qu’elle a eu raison de Me confier
l’enfance de son âme ? N’est-ce pas que Je l’ai établie sur des choses plus grandes ? Toi, confie- Moi ta petitesse. Perds-toi en Ma Force. »

Comment Gabrielle connaissait-elle si bien la doctrine de Thérèse ?
Du fait qu’elle connaissait bien l’abbé Louis Larose, vicaire à la paroisse Sainte-Croix de Nantes, ce prêtre qui, en 1932, avait reçu mission de fonder, à la périphérie de la ville, une paroisse dédiée à sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, canonisée sept ans plus tôt.
Gabrielle l’invitait régulièrement chez elle. Il témoignera plus tard qu’elle avait une dévotion toute particulière pour la « Petite Sainte ». Elle entretenait une veilleuse devant l’une de ses reliques, que lui avait donnée un missionnaire oblat de Marie Immaculée, le père Portier. L’écoutant souvent parler de Thérèse, Gabrielle était imprégnée de sa spiritualité. À preuve toutes les citations de Thérèse qu’elle arrivait à glisser intelligemment sur les lèvres des personnages de ses pièces.

Quel est le bénéfice qu’on retire de la méditation de ces messages ?
Un bain de fraîcheur semblable à celui qu’on connaît quand on se plonge dans les écrits de Thérèse. Gabrielle est elle aussi une toute petite âme qui doit sans cesse renouveler sa foi dans l’amour inconditionnel de Jésus pour elle, ne pas se décourager de sa fragilité, oser croire à son pouvoir de faire plaisir à Jésus et de Lui sauver des âmes en Lui offrant beaucoup de sourires tout au long de ses jours et de ses insomnies...
Ceux qui relisent inlassablement ces messages finissent par croire en cet énorme mystère: si Dieu nous a créés, c’est pour que nous vivions en communion intime avec Lui. Il le désire plus que nous et Il en jouit infiniment. « J’attends cette heure sainte que tu vas Me donner comme une fête. Tu sais ? Quand on est invité à un banquet, comme on s’en réjouit à l’avance ! »
Dieu met sans cesse en œuvre toute une pédagogie pour nous attirer à Lui ou nous faire revenir vers Lui, lorsque nous Lui avons tourné le dos. Avec une inlassable persévérance, Il recommence – à chaque instant et pour chacun des milliards de ses enfants – ses efforts d’apprivoisement. Mais que sa joie est grande, lorsque ces efforts aboutissent ! Quelle joie surtout au moment où l’un de ses enfants plonge pour toujours en son Océan d’amour ! Un jour que Gabrielle se réjouissait de voir arriver ses invités, Jésus lui dit : « Penses-tu quelquefois à la joie avec laquelle Je t'attends au Ciel ? »


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