REVUE : NOUVELLE REVUE THÉOLOGIQUE, 121, 1999

Comment écrire un ouvrage superbe, sur un sujet aussi fabuleux ? Illustré par un supplément iconographique, cet abrégé d'une thèse doctorale a gardé de ses origines la rigueur et la modestie qui font le charme des érudits ; la langue française illustre en ces paGes une réputation de clarté qu'on estimerait, sans de tels exemples, à toute extrémité. Des qualités exceptionnelles au service d'une figure unique, qui traverse la littérature ecclésiale aussi bien que les légendes, pour finir par la mise en scène de l'humanité pécheresse, dans une sorte d'esthétique du repentir où culmine le modèle mystique premier, celui de l'amour. « La dévotion mariale et le culte magdalénien ont assez de force, au tournant du millénaire, pour replacer l'homme dans le processus eschatologique de l’Église » (p. 17). « Comme le Moyen Âge lui-même, Marie-Madeleine, créature de chair pétrie de réalités terrestres, ne vit que le regard levé vers l'infini, incarnant le salut possible pour tous, la fascination d'une perfection offerte à tous » (p. 283). De telles citations veulent faire pressentir la polysémie d’une étude littéraire parfaite en son genre, s'il se peut.