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BB n°44 LA LITURGIE CATHOLIQUE AU XXe SIÈCLE. CROIRE ET PARTICIPER

BB n°44 LA LITURGIE CATHOLIQUE AU XXe SIÈCLE.  CROIRE ET PARTICIPER

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Date d'ajout : mardi 18 avril 2017

par P. Michel GITTON

FRANCE CATHOLIQUE, avril 2012

S'il n'y a pas le feu dans les cœurs...
Avec un louable effort pour nous présenter une histoire « longue » de la liturgie au XXe siècle (remontant même à Dom Guéranger et à la réforme solesmienne), le livre du P. Daniel Moulinet, professeur à l'Université catholique de Lyon, tranche avec un flot d’ouvrages qui se sont succédé depuis trois décennies à propos de la réforme conciliaire, la plupart dominés par une intention polémique ou justificatrice.
Même s’il croit à la pérennité de ladite réforme, et ne semble pas faire trop de place à la perspective d’une « réforme de la réforme », le point de vue est mesuré et la présentation objective. Bien des analyses de détail sont pertinentes qui commentent, et souvent relativisent après coup, des polémiques, par exemple du milieu des années soixante-dix où « beaucoup de plaintes portent sur l'eucharistie. On y a vu des enfants de chœur distribuer la communion, ou bien les hosties consacrées placées dans des panières où les assistants venaient se servir » (p. 262, évoquant Michel de Saint-Pierre et l'association Credo). Oui, il est utile de rappeler tout cela en historien...
Malgré tout, on se prend à regretter la grande synthèse qui permettrait de voir plus clair dans ce qui s'est réellement joué au milieu du dernier siècle : comment un mouvement lancé sous les meilleurs auspices, porté par les meilleurs représentants de la vie religieuse de ces années-là, bénéficiant de l'apport de spécialistes de grande valeur dans leur ensemble, a-t-il amené à une réforme dont le principal mérite est de « sauver les meubles », comme on dit, mais qui n'a pas abouti, malgré le désir exprimé par ses promoteurs, à un clair renouveau de la piété liturgique des fidèles et à une nouvelle visibilité de l’Église dans le monde qui nous entoure ? On n'en est plus au triomphalisme post-conciliaire qui voyait des « fruits merveilleux », là où tout observateur un tant soit peu lucide déplorait un appauvrissement accéléré.
Mais on persiste à penser qu'il n'y a eu que des bavures, dues à des prêtres mal préparés au changement qui avait lieu, mais qu'on est malgré tout bien parti. Est-ce pour ne pas désespérer Billancourt ?
On est frappé dans les témoignages des années 40-50 par la place qu'occupe le constat de la déchristianisation (déjà !). Généralement, il est assorti de l'idée que
des réformes plus ou moins radicales pourraient changer tout cela et donner aux foules d'incroyants qui nous regardent l'envie de rejoindre nos rangs. Or ces réformes, on les a faites : on a changé l'orientation de nos autels, on a mis du français au lieu du latin, on a voulu une assemblée plus groupée, plus communautaire, on a fait disparaître les classes d'enterrements. Tout cela pouvait se défendre, mais d'autres défauts sont venus à la place, on a eu le cléricalisme des laïcs au lieu de celui des prêtres, on s'est entiché de modes absurdes, on a remplacé un mobilier souvent magnifique par du kit, etc.
Le pape Pie XII avait sans doute raison, quand, dans l'encyclique Mediator Dei (1947), il notait que les réformes ne suffiraient pas tant que l'on ne porterait pas remède à l'anémie spirituelle des chrétiens. On peut bien dire la messe dans une langue ou dans une autre, face aux fidèles ou versus Dominum, donner la communion dans la main ou sur la langue, s'il n'y a pas le feu dans les cœurs, si la messe n'est pas si vitale qu'on marcherait une nuit entière pour y assister, si on n'est pas prêt à apprendre par cœur les lectures de la Parole de Dieu pour n'en laisser échapper aucune miette, on pourra faire tout ce qu'on peut pour rendre « vivante » la célébration, ça finira par ennuyer tout le monde et c'est ce qui est arrivé.


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