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DIRECTION SPIRITUELLE ET TEMPS MODERNES précédé de AVERTISSEMENT 2017

DIRECTION SPIRITUELLE ET TEMPS MODERNES précédé de AVERTISSEMENT 2017

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Date d'ajout : lundi 02 mai 2016

par Joseph AVRIL

REVUE : Revue d'histoire de l'Église de France 1979 Vol. 65 Numéro 175

Au cours d'un congé d'étude passé en France, J.-P. Schaller, prêtre et professeur originaire de la Suisse francophone, s'est intéressé à ce qu'on appelait, jusqu'à une date récente, la direction spirituelle. L'auteur s'est essentiellement arrêté à la période contemporaine comprenant la seconde moitié du XIXe siècle, et le XXe siècle jusqu'à la convocation du IIe concile du Vatican. L'historien sera parfois dérouté à la lecture de cet exposé, œuvre d'un théologien formé aux disciplines traditionnelles, préoccupé de s'appuyer sur l'autorité de Thomas d'Aquin. Cette réserve mineure ne saurait en rien diminuer l'intérêt suscité par l'œuvre de J.-P. Schaller. Ce travail repose, en effet, sur un appareil critique des plus soignés : plus de 400 volumes ont été dépouillés. Il apporte une contribution très neuve à l'histoire de la spiritualité, de la pastorale et des mentalités des cent dernières années. Après avoir, dans un chapitre introductif, clairement distingué la direction spirituelle de la confession et de la cure d'âme en usage dans les Églises issues de la Réforme, l'auteur analyse quelques incidences pastorales de la crise moderniste. Avec l'œuvre de Laberthonnière, considérée comme une spiritualité constructive, l'accent est mis sur la présence de Dieu en chaque personne et sur l'inquiétude humaine. Dans le même temps, une conception plus ouverte de la vie spirituelle se dégage de la pratique d'un pasteur expérimenté comme l'abbé Huvelin ou de l'expérience mystique de Charles de Foucauld. Tout en reprenant et en approfondissant des idées déjà professées par Mgr Gay ou par Mgr d'Hulst, cette méthode pastorale, confrontée à l'apport des sciences humaines et de la médecine, risquait d'être battue en brèche et déconsidérée. Sans doute, une collaboration pouvait-elle s'établir, un équilibre se trouver entre des disciplines au départ bien différentes. Il n'en demeure pas moins que, malgré les subtiles élaborations de Dom Marmion, la direction d'âme traditionnelle faisait l'objet d'une certaine défaveur. Pourtant, dans les perspectives de Vatican II, une nouvelle conception de la direction apparaît. A vrai dire, il ne s'agit plus d'une « direction », mais bien plutôt d'un dialogue, d'une « relation pastorale », centrée sur la recherche du Christ dans la vie de chacun. Exerçant le ministère sacerdotal dans un pays de tradition calviniste, J.-P. Schaller met en lumière d'une manière très intéressante, l'évolution similaire de la « cure d'âme » protestante, depuis le pasteur Vinet jusqu'à J. D. Benoît et M. Thurian. Ces mutations sont, comme le montrent les derniers chapitres, en étroite relation avec les transformations de la notion de sainteté. Le but de toute spiritualité, comme de toute pastorale, n'est-il pas de conduire les âmes à cette rencontre de Dieu qu'est la sainteté ? Or, depuis la fin du xixe siècle, une certaine idée de la sainteté, basée sur la séparation et la condamnation du monde, tend à disparaître. Après le curé d'Ars, des théologiens de la pastorale ont affirmé qu'il était possible pour tout homme de parvenir à la sainteté, indépendamment des conditions et des modes de vie, retrouvant en cela une doctrine aussi vieille que le christianisme. Désormais, le saint de tous les jours est bien différent de l'homme d'exception, du héros. Ces théories, diffusées par des essayistes comme R. Guardini ou J. Folliet, des romanciers comme Mauriac ou Bernanos, devaient donner naissance aux spiritualités multiformes de notre époque : esprit d'enfance, personnalisme chrétien, intégration des laïcs à la vie de l'Église, renouveau de l'apostolat. Le travail de Jean-Pierre Schaller montre aux historiens combien est nécessaire une histoire de la pastorale. Celle-ci ne permet-elle pas d'éclairer notre époque, de comprendre, en particulier, les décisions de Vatican II ? Au-delà de l'étude des auteurs, il serait également utile de savoir comment, à leur tour, les prêtres de paroisses, sans faire profession de mysticisme, ont, à différentes époques, pratiqué la direction spirituelle.


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