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BB n°43 LES NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES. Une aventure de presse clandestine au siècle des Lumières (1713-1803)

BB n°43 LES NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES. Une aventure de presse clandestine au siècle des Lumières (1713-1803)

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Date d'ajout : mardi 25 juin 2019

par FRANÇOISE HILDESHEIMER

REVUE : REVUE D’HISTOIRE RELIGIEUSE DE LA France, 103, 2017

Propagatrices obstinées de « sottises » dont s'indigne Voltaire, les Nouvelles ecclésiastiques sont nées du combat contre la bulle Unigenitus et, grâce à une organisation d'une remarquable rigueur, ont propagé l'esprit janséniste de résistance à travers tout le siècle des Lumières. Ainsi, la plus durable entreprise de presse clandestine relève non de la philosophie, mais bien de la religion ! Il s'agit d'un phénomène majeur de l'histoire de ce temps, dont les historiens redécouvrent les aspects traditionnellement religieux. Source majeure, bien connue notamment à travers les recherches de Bernard Plongeron, les Nouvelles avaient fait l'objet de présentation par Michel Albaric (( Une page d'histoire de la presse clandestine : les Nouvelles ecclésiastiques (1728-1803) », dans Revue française d'histoire du livre, t. 27 (1980), p. 319-332) ou d'études partielles, comme celle de Madeleine Foisil, Françoise de Noirfontaine et Isabelle Flandrois (( Un journal de polémique et de propagande : les Nouvelles ecclésiastiques », dans Histoire, économie et société, t. 10 (1991), p. 399-420), consacrée à l'analyse des discours, équivalant à un éditorial, qui ouvraient chaque année de parution, ainsi qu'à la présentation de la table publiée au bout de trente années. Citons encore, plus récemment, de Marie-Hélène FroeschléChopard, « Les Nouvelles ecclésiastiques et les Lumières (année 1750) », dans Dixhuitième siècle, nO 34 (2002) [Sylviane Albertan-Coppola et Antony McKenna (éd.), « Christianisme et Lumières »], p. 77-89, et « L'évolution d'un périodique ennemi des philosophes: les Nouvelles ecclésiastiques entre 1750 et 1780 », dans Didier Masseau(dir.), Les marges des Lumièresfrançaises (1750-1789) : actes du colloque organisé par le groupe de recherches Histoire des représentations (EA 2115), 6-7 décembre 2001, université de Tours, Genève, Droz, 2004, p. 91-110.
Mais il y avait largement matière à ce qu'une publication leur soit spécialement consacrée, et l'ouvrage qui vient de paraître fait d'emblée à cet égard figure de référence, même s'il ne s'agit pas encore d'une synthèse, mais, à proprement parler, d'une suite substantielle et diversifiée des travaux précédemment cités. Dirigé et réalisé par les meilleurs spécialistes actuels - Monique Cottret, qui, en héritière de René Tavenaux, est l'artisan avisé de la réévaluation religieuse du XVIIIe siècle (voir Jansénismes et Lumières: pour un autre XVIIIe siècle, Paris, Albin Michel, 1998), et Valérie Guittienne-Murger, qui poursuit l'histoire jusqu'au XIXe siècle -, il associe des auteurs qui, dans leurs propres recherches, ont utilisé les Nouvelles ecclésiastiques comme source et en ont perçu la singulière richesse et la portée significative. À une introduction-présentation due à Monique Cottret succèdent des études d'érudition ponctuelle regroupées sous trois grandes rubriques, avec des ouvertures vers l'Italie et l'Autriche: la fabrique (Françoise de Noirfontaine et la persécution des religieuses, avec, en annexe, un tableau comparatif des récits d'un refus de sacrements; Emmanuel Lacam et l'abbé Jean-Charles-Augustin Clément; Christine Gouzi pour l'illustration, avec, en annexe, la liste complète des frontispices), la réception et le lectorat (Olivier Andurand et l'épiscopat, ainsi que l'éphémère Supplément jésuitique publié de 1734 à 1748; Juliette Guilbaud et les Wienerische Kirchenzeitungen, publiés de 1784 à 1789; Paola Vismara et l'écho italien), la Révolution (M. Cottret pour 1793; Calogero Farinella et les Annali ecclesiastici de Gênes; enfin Guillaume Colot, puis V. Guittienne-Murger pour la fin révolutionnaire de l'histoire). On appréciera aussi la présence, trop discrète, parmi les annexes, d'un dossier cartographique dû à O. Andurand et Maxime Hermant qui figure, à partir d'un dépouillement complet de la publication, les évolutions majeures à travers la provenance des informations publiées. L'impeccable présentation scientifique de toutes ces études fait ressentir plus cruellement l'absence d'un index des noms, qui aurait très utilement terminé un ouvrage qui en est riche et dont on peut dire, sans risque de se tromper, qu'il aura une riche postérité de travaux et de réflexions centrés autour des Nouvelles ecclésiastiques, ainsi soustraites à l'obscurité de leur clandestinité originelle.


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