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10. DOROTHY DAY LE MOUVEMENT CATHOLIQUE OUVRIER AUX ÉTATS-UNIS

10. DOROTHY DAY LE MOUVEMENT CATHOLIQUE OUVRIER AUX ÉTATS-UNIS

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Date d'ajout : vendredi 04 décembre 2015

par Jean PUYO

REVUE : PLEIN JOUR, novembre 1999

Dorothy Day une sainte pour l’Amérique ?
Après une jeunesse mouvementée, Dorothy Day a découvert la foi. Toute sa vie, cette rebelle s'est battue pour les femmes et les plus pauvres. Morte en 1980, elle est vénérée des Américains. Certains aimeraient même en faire une sainte.
Si être proclamé « saint » par l'église suppose que l'élu(e) ait mené une existence exemplaire, Dorothy Day peut-elle être proposée à la vénération des catholiques, comme il semble en être question ? Qu'on en juge.
Jeune fille, on la trouve plutôt dans les bars et les boîtes de Greenwich Village que sur les bancs de l'université. Au cours de ces années tumultueuses, elle attendra un enfant auquel elle ne permettra pas de parvenir à l'existence : toute sa vie, elle en éprouvera un profond remords. Bref, comme elle l'écrira : « J'avais tourné le dos à ma maison, à ma foi et à toutes les choses belles de l'existence. La laideur de la vie dans un monde qui faisait profession de christianisme me consternait. » Dans cette déclaration désabusée, que pourraient signer nombre de jeunes, on perçoit les germes d'une possible conversion. Elle se produisit par la découverte de l'extrême pauvreté qui s'étalait à New York, vers 1910 : « J'étais scandalisée par le spectacle de ces hommes sans abri et sans travail qui trainaient au coin des rues ou dormaient dans \es porches, en plein jour (…) L'odeur des immeubles, qui sortait des soupiraux, des halls, et des entrées humides, m'horrifiait…»
Dorothy est une femme de caractère ; elle lutte pour plus de justice : « Nos cœurs brûlaient de justice et se révoltaient à l'idée d'une charité octroyée. Le mot charité nous restait en travers de la gorge. »
Dorothy cherche à donner sens à sa vie. On la trouve auprès des anarchistes, des marxistes, des féministes. Comme elle a une bonne plume, elle travaille dans des journaux engagés, publie même un roman où, sous une forme voilée, elle raconte sa vie, son désarroi, sa « descente aux enfers ». Arrêtée au cours d'une manifestation, elle purge quelques jours le prison, dont elle conservera l'horreur. Dans sa cellule, elle a trouvé la Bible, qu'elle lit avec intérêt mais ,sans avoir encore conscience d'y rencontrer Dieu.
En 1925, elle attend à nouveau un enfant. Cette fois, elle est prête pour l'accueillir : « Je n'oublierai jamais la joie suprême que je ressentis quand je sus avec certitude que j'étais enceinte. » Mais le père ne veut pas que 'enfant soit baptisé. Dorothy ne cède pas : elle préfère rompre avec on ami, et fait baptiser son enfant.
Son combat en faveur des pauvres
Peu après, elle demande à entrer elle-même dans l'Église. Dorothy ne reviendra jamais en arrière, « faisant confiance à la lumière pour qu'elle se manifeste. » Et comme elle ne fait rien à moitié, elle s'engage à fond dans sa nouvelle vie de baptisée. « Je voulais être pauvre, chaste, obéissante. Je voulais mourir pour renaître à la vraie vie. Bref, j'aimais, et comme toute femme qui aime, je voulais être unie. »
Être unie à son amour, le Christ, mais sans délaisser son combat en faveur des pauvres. Comme tant de chrétiens engagés, elle déplore que l'Église visible soit trop souvent du côté des riches, mais elle sait aussi que c'est l'Église qui rend le Christ visible. Quoi qu'il lui en coûtât, Dorothy demeura inébranlablement attachée à l'Église catholique.
En 1933, elle rencontre Peter Maurin, le fondateur des Catholic Workers, le Mouvement catholique ouvrier. Elle devient sa disciple, sans perdre son indépendance d'esprit. Sous son influence, elle se sépare définitivement de ses amis communistes, mais sans cesser de les défendre lorsqu'ils sont poursuivis avec cette frénésie qui aboutit à l'exécution des Rosenberg (19 juin 1953). Durant la guerre du Vietnam, elle dénonce les « prélats chrétiens qui aspergent d'eau bénite des armes qui doivent servir à bombarder et à anéantir ».
On imagine que de tels engagements ne lui valent pas que des amis parmi les catholiques américains. Elle en souffrait, mais n'en resta pas moins attachée à l'Église et à sa hiérarchie, tout en déplorant que « plus souvent le disciple de Marx que celui de Jésus est prêt à sacrifier sa vie pour les pauvres et les humiliés. »
« On a l'impression de retrouver (en elle) quelque chose qui remonte aux premiers chrétiens », écrit alors un journaliste anglais. Des premiers chrétiens, Dorothy Day eut, jusqu'à son dernier souffle, la foi sans faille et la conviction que les pauvres « sont, écrit-elle, les êtres les plus proches de Dieu, et ceux que le Christ a choisis pour exercer sa compassion. » C'est pourquoi certains - au grand émoi d'autres - envisagent de faire entrer cette chrétienne hors du commun dans la cohorte des « saints » célébrés par l'Église.


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