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TH n°108 L'EXPÉRIENCE SPIRITUELLE DANS LA TRADITION CHRÉTIENNE

TH n°108 L\'EXPÉRIENCE SPIRITUELLE DANS LA TRADITION CHRÉTIENNE

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Date d'ajout : lundi 01 février 2016

par Jean-Thomas NICOLE

REVUE : LAVAL PHILOSOPHIQUE ET THÉOLOGIQUE, 57

Cet ouvrage représente la suite donnée à deux précédents ouvrages de l'A. : Le vocabulaire latin de l'expérience spirituelle dans la tradition monastique et canoniale de 1050 à 1250 (1989) et Le vocabulaire de l'expérience spirituelle dans la tradition patristique grecque du IVe au XIVe siècle (1991). Alors que « les deux précédents ouvrages ont présenté le vocabulaire grec et latin de l'expérience avant 1400 », la présente étude « a surtout porté sur les auteurs spirituels entre 1400 et 1700 environ, c'est-à-dire du crépuscule du Moyen Âge jusqu'à l'aube du siècle des Lumières. 1400-1700 : ces deux dates ne sont point fatidiques, mais c'est au cours de ces trois siècles que la théologie est devenue mystique et que la science est devenue expérimentale. L'émancipation vis-à-vis des autorités et de la raison se situe à la même époque […]. L'enquête ne prétend pas être exhaustive: c'est plutôt une centaine de monographies. De chaque auteur a été généralement retenue une œuvre plus caractéristique » (p. VIII).
Dès lors, une question légitime se pose : que fait un tel livre dans une chronique de littérature chrétienne ancienne, où il semble être, à première vue, totalement anachronique (sans jeux de mots !) ? Tout s'explique lorsqu'on sait que l'A. s'intéresse rapidement, dans les premiers chapitres de son ouvrage, au vocabulaire de l'expérience de grands auteurs romains, de Cicéron à Sénèque, qu'il qualifie d'ailleurs, à notre avis improprement, de « païens », de même qu'à celui de quelques célèbres Pères latins et de deux papes. II s'agit, en ce qui concerne les premiers siècles de l'ère chrétienne, de Tertullien, Augustin, Léon, Grégoire le Grand, Minucius Felix, Novatien, Jérôme, Marius Victorinus, Sulpice Sévère et du Maître.
Par la fréquentation de ces vénérables Anciens, l'A. amorce la réhabilitation de l'expérience spirituelle dans la tradition chrétienne" « devenue suspecte à l'époque de la Réforme et du modernisme » (page arrière de garde). Car toute théologie n'est-elle pas avant tout réflexion critique sur l'expérience spirituelle ou religieuse d'êtres humains ? Sur ce point, Miquel partage la vision du père Chenu qui « voyait dans les théologies des interprétations du dogme fondées sur des expériences spirituelles » (cité en p. XXIV).
En ce sens, la thèse centrale du livre plaide en faveur d'un constant dépassement de la théologie, un tel dépassement se situant toujours au-delà de l'expérience, aux fondements même du mystère. « Pour parler sans images, la théologie ne peut pas vivre en demeurant retranchée en deçà de l'expérience, mais en allant toujours au-delà, car c'est cela même que dit le mot expérience, du moins dans son acception essentielle et vraiment religieuse. L’étymologie l'indique déjà : expérimenter c'est aller, le long et au-delà de, c'est aller "par", traverser autant que possible de part en part. L'expérience n'est donc rien d'autre que le mouvement par lequel l'être humain, au niveau de l'acte originel, sort de soi et dans un abandon sans retour, pénètre de plus en plus par gratuité à l'intérieur du Réel, le Mystère de l'Absolu et le Mystère des choses qui ne font pas nombre» (p. XXV).
C'est dans cette dernière considération que se trouve justement tout l'intérêt du livre. Ce qui n'apparaissait au début que comme une compilation thématique honnête, mais facile, de textes plus ou moins anciens prend alors davantage les dimensions d'une profonde réflexion sur le destin de l'homme. L'un des grands mérites de cet ouvrage est en effet de nous remémorer, en filigrane, que la finalité suprême et idéale de l'homme est de (re-)devenir dieu, c'est-à-dire atteindre la theosis, la déification, la divinisation.
Or, l'A. nous le rappelle avec pertinence, le chemin qui mène à la maison du Père emprunte toujours les sentiers mystérieux et fascinants de l'expérience spirituelle correctement réfléchie, des sentiers terribles et déroutants cachés dans le brouillard du doute et de la folie, mais des sentiers qui, par-delà l'obscurité trop humaine les environnant, conduisent le pèlerin au pas sûr jusqu'à la grandiose lumière de la libération finale.


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