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TH n°111 DOCTRINE ET EXPÉRIENCE DE L'EUCHARISTIE CHEZ GUILLAUME DE SAINT-THIERRY

TH n°111 DOCTRINE ET EXPÉRIENCE DE L\'EUCHARISTIE CHEZ GUILLAUME DE SAINT-THIERRY

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Date d'ajout : mardi 22 décembre 2015

par Samuel PRUVOT

REVUE : FRANCE CATHOLIQUE, juillet 2000

Professeur à l’École cathédrale, le père Matthieu Rougé vient de publier, chez Beauchesne, un essai sur la doctrine eucharistique de Guillaume de Saint- Thierry. Nouvel éclairage sur un disciple captivant de saint Bernard qui fut à la fois un spirituel et un théologien .
• Père Matthieu Rougé, comment avez-vous découvert Guillaume de Saint-Thierry ?
En lisant un très beau texte du cardinal de Lubac (2) où il affirme que Guillaume, dans sa lettre aux Frères du Mont-Dieu, condense "l'essentiel de l'anthropologie et de la spiritualité chrétiennes". Cela m'a donné envie d'en savoir plus. Le père Bouyer m'a donné une impulsion supplémentaire en suggérant (3) que la grâce de l'eucharistie était la "clef de voûte" de toute la pensée de Guillaume.
L'eucharistie chez Guillaume de Saint-Thierry ; ce sujet de thèse s'est imposé à moi, au grand étonnement de mes professeurs ! "Guillaume de Saint-Thierry ? c'est un mystique, pas un théologien." , "Il n'a rien dit de particulier à propos de l'eucharistie."
• L'itinéraire intellectuel de Guillaume est-il si original ?
C'est un homme du XIIe siècle, témoin d'une époque foisonnante en fondations religieuses dans le sillage de la réforme grégorienne. Contemporain de saint Bernard, il est à la charnière de mondes intellectuels différents. Guillaume commence sa formation dans une école cathédrale, se frottant aux méthodes de la scolastique naissante. Il poursuit son itinéraire à l'ombre des cloîtres, chez les bénédictins de Saint-Nicaise puis de Saint-Thierry près de Reims, et plus tard chez les cisterciens de Signy.
• Comment Guillaume a-t-il vécu ce clivage entre les deux écoles, la scolastique et la monastique ?
Une lecture caricaturale de l'histoire oppose le discours "traditionnel" d'un saint Bernard à la "modernité" d'un Abelard. En réalité, l'un et l'autre sont des rénovateurs. Quant à Guillaume, il conjugue leurs deux approches. Il met, comme Bernard, la théologie des Pères au service de l'expérience spirituelle individuelle tout en recherchant avec rigueur, comme Abélard, des expressions théologiques plus précises. Il propose des formulations nouvelles mais se méfie de "l'orgueil d'une science qui peut parler de Dieu sans le donner."
• Sa rencontre avec saint Bernard constitue un tournant dans sa vie. Pourquoi ?
C'est en effet un des plus grands événements de la vie de Guillaume. Il se rend pour la première fois à Clairvaux vers 1120. Saint Bernard, malade ou convalescent, est alors déchargé du gouvernement du monastère et habite une cellule à l'écart. Guillaume est littéralement subjugué par cette rencontre, Il écrira plus tard que son émotion était si intense qu'il avait l'impression de monter à l'autel de Dieu. Bernard l'a, semble-t-il, éveillé à sa vocation réformatrice, mystique et théologique. Quelques années plus tard, les deux moines découvriront ensemble, dans un même émerveillement, le commentaire d'Origène sur le Cantique des cantiques.
• Guillaume est-il un mystique ou un théologien ?
Guillaume est un grand spirituel et un vrai théologien. Il multiplie les expressions audacieuses pour décrire la vie mystique tout en cultivant la précision doctrinale et en confrontant avec liberté la variété des opinions théologiques traditionnelles. Sans craindre le paradoxe, Guillaume pense ensemble l'objectivité des sacrements et la subjectivité de la vie intérieure personnelle. Il montre comment la vie intime avec Dieu passe par des médiations objectives, dogmatiques, scripturaires, sacramentaires.
• Comment parle t-il du mystère de l'eucharistie ?
En spirituel et en théologien, ces deux dimensions se fécondant mutuellement. Guillaume apporte sa pierre au processus qui a conduit à retenir le mot "transsubstantiation" pour désigner la transformation du pain et du vin en corps et sang de Jésus Christ. On prétend parfois que ce terme aurait asservi le mystère à la philosophie d'Aristote ! On découvre au contraire qu'il vise à préserver le mystère, à exprimer les conditions de possibilité d'une expérience spirituelle authentique.
• Comment se place Guillaume dans les débats autour de l'eucharistie ?
Son but est de rendre compte de L'événement eucharistique. Guillaume s'interroge sur la "conversion" du pain et du vin. Il écrit : "C'est contre l'usage et la raison de la sagesse du monde que l'accident d'une substance subsiste après sa disparition." Cette terminologie n'enlève rien au fait que l'eucharistie débouche sur une expérience mystique. Pour Guillaume, la communion est ultimement "comme un baiser d'amour".
• La méthode de Guillaume est-elle toujours pertinente ?
Oui, car elle nous empêche de nous résigner à un divorce entre théologie et spiritualité. Une spiritualité qui ne serait pas clairement enracinée dans les mystères de la foi parlerait dans le vide. Mais une théologie qui ne dirait rien de la divinisation effective du croyant manquerait également son objet.


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