Editions BEAUCHESNE

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LA RECHERCHE HYMNOLOGIQUE

LA RECHERCHE HYMNOLOGIQUE

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Date d'ajout : mercredi 25 novembre 2015

par Jean-Claude CRIVELLI

REVUE : LA MAISON DIEU, 227.

Cet ouvrage s'ajoute à la liste déjà longue des publications que nous devons à Mme Édith Weber, professeurémérite à l' Institut de musicologie de Paris-Sorbonne [Voir les Mélanges offerts sous le titre Histoire, Humanisme et hymnologie, trois vocables qui résument bien le travail et la vocation d'Édith Weber, Paris, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, Musiques/Écritures, série « Études », 1997.]. Spécialiste de la musique qui suit immédiatement l’Hutnanisme et la Réforme, tant dans les régions germaniques que francophones, l'auteur est aujourd'hui encore occupée par la publication d'une monumentale histoire du Cantus Firmus (8 volumes parus).
L'hymnologie constitue l'apanage des universités germanophones et anglophones. De plus, cette science demeure au service de la pastorale liturgique. On sait par exemple que, dans l'espace germanophone, toute nouvelle édition officielle d'un manuel de chants s'accompagne d’une recherche musicologique très pointue [Je renvoie ici au Jahrbuch for Liturgik und Hymnologie, fondé en 1955 et que dirige actuellement l'excellent Alexander Volker, édité à Göttingen chez Vandenhoeck & Ruprecht.]. Ce qui fait dire à Édith Weber que malheureusement, dans l'espace francophone, l'édition des nouveaux recueils en reste trop souvent à l'expérience paroissiale et au goût subjectif, par manque de culture et de spécialistes dûment formés. Les objectifs de l'hymnologie mettent en mouvement plusieurs disciplines (esthétique, philologie, sociologie) ; cependant ils ressortissent principalement à la théologie pratique et à la musicologie historique. Et de citer Guy d'Arezzo : entre les musici et les cantares la distance est grande ; « entre ceux qui savent de quoi est faite la musique et ceux qui se contentent de la pratiquer. Or, faire ce que l'on ne sait pas, c'est le propre de l'animal. »
Cependant l'hymnologie n'enferme pas toute la musique liturgique. Et ici nous appelons de nos vœux le développement d'une musicologie proprement liturgique, attentive à l'origine et à l'enracinement rituels des di verses formes musicales traditionnellement utilisées dans le culte chrétien [Voir le dernier ouvrage de J. GELINEAU, Les Chants de la messe dans leur enracinement rituel. Paris, Éd. du Cerf, coll. « Liturgie » 12, 2001 ; et, du même auteur, Chant et musique dans le culte chrétien, Paris, Fleurus, coll. « Kinnor», 1962. Bien sûr tel n'est pas l'objet du traité d'Édith Weber. Voir à titre d'exemple la définition donnée du terme "antienne" en page 184.]. S'agissant proprement d'hymnologie, le lecteur regrettera certainement l'absence quasi totale de références aux recherches et aux créations de ces cinquante dernières années en milieu catholique francophone [La liste des « principaux créateurs de textes et de mélodies » en page 32 paraît un peu sommaire !]. À qui la faute ? Peut-être à l'état encore embryonnaire d'une musicologie liturgique en langue française ?
L'ouvrage, remarquable de synthèse et de précision documentaire, se subdivise en 11 chapitres : une première partie nous conduit de l'histoire aux aspects institutionnels de l'hymnologie (écoles, formation, profil des métiers) ; la seconde propose diverses typologies : les temps et les couleurs liturgiques tant chez les luthériens que chez les catholiques ; les recueils en usage tant en français qu'en allemand, mais uniquement du côté réformé ; les chants de la messe (catholique et luthérienne), les formes vocales de base ; les formes vocales concertantes ; les formes instrumentales relevant de l'orgue. Une bibliographie de quelque vingt pages, judicieusement choisie, termine l'ouvrage ainsi qu'un glossaire de première nécessité.
Pour terminer, je me permets d'attirer l'attention du lecteur sur la description qu'Édith Weber donne des métiers musicaux de la liturgie (ch. IV). Cantor (Vorsänger ; Sangmeister), chef de chœur (Chorleiter), organiste, hymnologue et éditeur. De ce dernier métier, l'auteur répète qu'il ne s'improvise pas, « sinon il y a malentendu ! ». « Chacun a sa place : le cantor et le chef, avec leurs expériences pratiques et artistiques ; l'organiste, avec son sens liturgique et esthétique ; l'historien et l'hymnologue, avec leur respect des sources » . De l'organiste, Édith Weber écrit avec justesse : « Actuellement, les organistes de concerts s'imposent par une virtuosité extrême et une technique éblouissante, mais - à côté de la "haute voltige" aux claviers et au pédalier - ils ne devraient .pas négliger les tâches liturgiques plus modestes, mais combien indispensables, telles que l' accompagnement du chant d'assemblée pour faire participer activement les fidèles au culte, et l'improvisation pour soutenir la réflexion et prolonger les effets de la prédication ou d'une méditation ».


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