Cet ouvrage en deux volumes est désormais une référence incontournable pour quiconque s'intéresse à la défense de la vie. Référence, car il présente un travail très exhaustif qui renvoie à une source documentaire impressionnante. De plus, il est réalisé dans l’esprit de l'encyclique Evangelium vitæ de Jean-Paul II dont il reprend le titre (la belle préface du Père Cottier, théologien de la maison pontificale, en est comme une garantie). Néanmoins, si l’on peut considérer l'ouvrage comme un commentaire de l'encyclique, il est aussi plus que cela. Car il traite de toutes les questions touchant à la vie. A cet égard, l'une des principales difficultés est que les thèmes abordés sont du ressort de disciplines fort différentes. « L'apport de chacun est nécessaire » écrit à juste titre le Père Cottier dans sa préface, aucune, prise séparément, n’est apte à fournir une réponse adéquate ». Or l'abbé Perrenx, de par sa double formation - docteur en médecine, prêtre et théologien (il est professeur de théologie morale à l'Institut pontifical Regina mundi de Rome) -, maîtrise parfaitement tous les sujets relatifs à la vie: « Il nous introduit dans une approche pluri et interdisciplinaire, poursuit le Père Cottier. Le principe de la complémentarité des savoirs commande ainsi la distribution et l’articulation des chapitres. »
Les aspects biologiques d'abord. Il montre à la lumière de la raison que la science est obligée de reconnaître un individu humain dès la fécondation. Néanmoins, les sciences expérimentales sont incapables de nous dire ce qu'est la vie humaine saisie dans sa spécificité et dans son unicité. Cela conduit au niveau philosophique à présenter tout individu humain comme une personne, unité essentielle d'âme et de corps. L'auteur aborde après la question sous l'angle sociologique dans le cadre de la culture « postmoderne ». Enfin, au plan juridique, l'abbé Perrenx montre que la loi civile ne peut avoir d'autre fondement possible que la loi morale, laquelle ne peut que reconnaître le droit à la vie, non l'attribuer ou a fortiori le supprimer. L'ordre juridique a son fondement dans le droit naturel, on l'a aujourd'hui complètement oublié. Le second volume aborde la question de la vie d'un point de vue théologique : en effet, toute anthropologie ne peut faire l'impasse sur le fait que l'homme a été créé à l'image et la ressemblance de Dieu. Enfin, un dernier chapitre sur « la vie éthique » aborde les problèmes de l'embryon et de ses droits, de l'avortement, de l'euthanasie, et même du suicide et de la peine de mort. Une imposante bibliographie et un index fort bien fait terminent cet excellent ouvrage qu'on ne saurait trop recommander.
Il n'y a pas d'alternative : ou l'on sert la vie ou on l'utilise. Ce livre est un remarquable outil pour la servir.