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LES 43 CHANTS DE MARTIN LUTHER

LES 43 CHANTS DE MARTIN LUTHER

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Date d'ajout : samedi 30 novembre 2013

par �dith W�BER

REVUE : Musique et Chant de la Réforme n°13


AU SERVICE DU RAPPROCHEMENT LUTHÉRO-RÉFORMÉ :
UN NOUVEAU RECUEIL IFRANÇAiS À VISÉE ŒCUMÉNIQU]E

Un recueil comportant 43 paraphrases françaises de chants de Martin Luther est actuellement (novembre 2012) sous presse aux Éditions Beauchesne (Paris) pour notre Collection « Guides musicologiques » dans le sillage de La Recherche hymnologique. Il est dû aux recherches de longue durée, menées avec ténacité et patience par le Pasteur Yves Kéler.
Au volume d'exégèse théologique, philologique, historique et hymnologique, avec une fInalité pratique au culte en fonction de l'Année liturgique, est joint un recueil de chants à 4 voix destiné ci'unc part à l'organiste pour l'accompagnement des fidèles lors du service dominical, d'autre pan éventuellement aux chefs de chœur souhaitant rehausser certains cultes solennels. L'excellente saisie musicale informatique a été réalisée avec minutie par le Pasteur Danièle Guerrier-Koegler, à laquelle s'adresse notre plus vive reconnaissance.

I. UN RECUEIL DE CHANTS

1. PARAPHRASE: PROBLÈME DE TERMINOLOGIE
Pour un Psaume français (calviniste, réformé) ou un Choral allemand (luthérien), contrairement à un contresens bien établi, les hymnologues doivent prendre en considération trois noms : l'auteur de la paraphrase – et non traduction littérale –, c'est-à-dire le POÈTE; l'auteur de la mélodie, c'est-à-dire le MÉLODISTE (créateur ou arrangeur); ct, éventuellement, l'auteur de l'harmonisation, HARMONISATEUR; et enfin, le COMPOSITEUR qui a exploité des mélodies de Psaumes calvinistes ou de Chorals allemands dans une forme plus développée: prélude de choral. partita pour orgue, cantate, passion, motet, symphonie, variations ...

2. PARAPHRASE: NOTION ET DÉFINITIONS
Au XVIe siècle - siècle de l'Humanisme et de la Réforme -, la paraphrase est un genre neuf, très en vogue chez les littéraires. En 1542, Jean CAMPENSIS, dans son ouvrage intitulé: Paraphrase sur les Psalmes de David & Ecclésiaste de Salomon, fait en Latin par Jean Campcl1sis, & traduite en François, conservé à la BN (sous la cote: B.N., 6141, Réserve), considère la paraphrase comme une :

« claire translation faicte jouxte la sentence non pas jouxte la lettre sur tous les psaumes selon la vérité hébraïque. »

Au XVIIe siècle, lors de la Contre-Réforme, cette forme, aussi en usage chez les Catholiques, est encore considérée comme un genre poétique difficile, ce qui, en 1633, est confirmé par Antoine Godeau, dans son Discours de la poësie chrestienne (en tête des Œuvres chrestiennes, p. 24), en ces termes:

« Il faut demeurer d'accord que ce genre d'escrire [la paraphrase] est extrêmement difficile. Celuy qui s'en mesle doit en premier lieu estre tout à fait persuadé de la vérité des choses qu'il entreprend d'expliquer; il est nécessaire qu'il ayt une exactc connaissance de la Theologie, afin de ne faire pas des hérésies, pensant faire des traductions et des paraphrases »

Au XXIe siècle, dans ce nouveau recueil, cette notion de paraphrase française représente en fait une GAGEURE, car il s'est agi, pour le Pasteur Yves Kéler, de répondre à trois impératifs incontournables: respecter la structure strophique; trouver les rimes (à la rigueur, assonances) chantables sur la mélodie traditionnelle, comportant le même nombre de notes et de syllabes françaises que dans le choral d'origine ; et, de surcroît, rester fidèle aux intentions, aux idées et aux nuances sémantiques voulues par Matin Luther.

3. PARAPHRASES : FINALITÉ LITURGIQUE ET CULTUELLE
Ce recueil fonctionnel et pratique concerne les temps liturgiques depuis celui de 1'Avent, ainsi que les principales circonstances de la vie du chrétien, selon le relevé établi par le Pasteur Yves Kélcr.

…/…

Outre les chorals paraphrasés en français pour les divers temps et circonstances de la vie religieuse, communautaire et personnelle, figurent des textes destinés aux

1. déroulement liturgique du culte dominical:
2. temps liturgiques:
3. circonstances et événements dans la vie du chrétien:

…/…

4. PARAPHRASES : FINALITÉ PRATIQUE ET FONCTIONNELLE
Ce Tome est présenté avec toute la rigueur méthodologique souhaitable et pratique: page de gauche (paire) : musiquc avec 3 strophes ; en regard: page de droite (impaire) avec les strophes suivantes, de manière à éviter la tourne. Il est, d'une part, destiné au chant d'assemblée à une voix et à l'organiste qui l'accompagne; d'autre part, éventuellement à une chorale et à son chef. Les harmonisations à 4 voix sont issues du :
LE LIVRE D'ORGUE DE L'ÉGLISE DE LA CONFESSION D'AUGSBOURG EN ALSACE ET EN LORRAINE, STRASBOURG, MCMLXIIl.)
Ce recueil présente des réalisations destinées à l'orgue, traitées homorythmiquement et homosyllabiquement et convenant parfaitement au chant choral. Toutefois, certaines n'ont pas échappé à un problème de tessiture et de chantabilité (quelques notes trop graves et vocalement difficilement accessibles aux choristes) ; dans ce cas, le Pasteur Danièle Guerrier-Koegler les a adaptées (par exemple octaviées). Pour l'intercalation de quelques textes, il a été tenu compte de quelques tuilages entre la voix supérieure (cantus firmus obligé et immuable) et quelques monnayages et tenues aux parties inférieures.33 Quelques versions destinées au chant chora, extraites du Chorgesangbuch [de Richard Golz]. Geistliche Gesdnge für ein bis fünf Stimmen ont été signalées à l'attention des maîtres de chapelle. Il s'agit d'harmonisations de Balthasar
Resinarius (1485/6-1544-1546), Johann Kugelmann (1495-1542), Johann Walter (1496-1570), Kaspar Othmayr (1515-1553), Lukas Osiander (1534-1604), Andreas Raselius (1562/4-1602), Hans Lco Hassler (1564-1612), Michael Praetorius (1571-1621) et Jean Sébastien Bach (1685-1750).
Ces paraphrases d'Yves Kéler trouveront normalement leur place aux cultes d'expression française. Elles conviennent aussi bien aux services réformés que luthériens et, en ce sens, représentent un point non négligeable pour favoriser le « rapprochement luthéro-réformé ». De plus, par certaines sources appartenant à l'Église ancienne (par exemple: Veni Redemptor gentium devenu Nun komm der Heiden Hei/and ct, sous la plume d'Yves Kéler: Viens, Rédempteur des païens ), elles revêtent un caractère œcuménique, par exemple: Des lieux profonds je crie à toi (De profundis devenu Aus tiefer Not schreiich zu dir) ; Gloire et louange au Dieu secourable (Goft, sei ge/obel und gebenedeiet) ; Viens, Saint-Esprit, Seigneur Dieu (Veni Sancte Spiritus, reple devenu Komm, Heiliger Geist, Herre Gott) ; Au milieu de l'existence (Media vita in morte sumus devenu Mitten wir im Leben sind mit dem Tod urnfangen) ; Nous t'invoquons, Seigneur Saint Esprit (Nun bitlen wir den Heiligen Geist) ... sont encore chantés au XXIe sièele par les Catholiques comme par les Protestants. À noter aussi que ce recueil dont la musique a été saisie par Madame le Pasteur Danièle Guerrier-Koegler (UEPAL) est publié par une maison d'édition de tradition catholique bel exemple d'œcuménisme musical au service du rapprochement des Chrétiens.
Martin Luther n'a-t-il pas dès 1523 – dans sa lettre à Georg Spalatin – destiné ses paraphrases
allemandes de Psaumes au « peuple» des fidèles, en ces termes :

« J'ai l'intention, à l'exemple des prophètes et anciens Pères de l'Église, de créer des psaumes allemands pour le peuple, c'est-à-dire des cantiques spirituels, afin que la Parole de Dieu demeure paID1i eux grâce au chant. »

D'ailleurs, depuis l'Antiquité, le chant n'a-t-il pas toujours été un facteur d'unité du peuple ? Ce présent recueil ne pourrait-il pas contribuer au rapprochement luthéro-réformé par le truchement du chant ?

II UN VOLUME D'EXÉGÈSE ET DE COMMENTAIRE
Pour la première fois dans l'édition musicale, la totalité des 43 chants de Martin Luther est regroupée, grâce aux Paraphrases françaises du Pasteur Yves Kéler, dotées de leurs mélodies harmonisées à quatre voix.
Ce recueil, accompagné de judicieux commentaires, rendra de distingués services, non seulement aux prédicateurs – francophones, luthériens, réformés et même catholiques –, mais encore aux organistes et hymnologues. Ils y trouveront des exégèses éclairantes qui leur permettront d'échapper au danger d'extrapolation ou de rétropolation, lors du choix du thème du sermon (en liaison avec temps liturgique et l'ordonnance du culte) et des ehants.
Ce volume est étayé de nombreux tableaux pratiques (recueils, sigles et abréviations, index (alphabétiques des mélodies ; des chants allemands et des paraphrases françaises conformes aux intentions de Martin Luther). Pour chaque paraphrase française strophique, rimée (ou assonancée) destinée au chant d'assemblée, les sources des textes, des mélodies sont indiquées: voilà de quoi satisfaire aussi bien les théologiens, pasteurs, hymnologues, maîtres de ehapellc que les historiens, les historiens des mentalités et sensibilités religieuses et, finalement, les utilisateurs: organistes, fidèles et chanteurs.
Dans une optique pluridisciplinaire, pour chaque paraphrase, Yves Kéler propose l'idée générale,
la finalité et donne systématiquement les éléments suivants:
1. typologie des chants et ordre liturgique
2. répartition des chants sur l'almée liturgique par rappoli à la vie de l'Église
3. sources
4. prosodie verbale et prosodie musicale
5. coupes métriques
6. emploi cultuel et catéchétique .
1. PARAPHRASES : SOURCES LITTÉRAIRES
Les sources des textes proviennent soit de la Bible (Ancien et Nouveau Testaments), soit des Pèrcs de l'Église (Saint Ambroise de Milan ... , IVe s.), soit de poètes (Prudence, IVe s., Raban Maur, IXe s.), soit de points de doctrine soulevés lors de l'implantation de la Réforme, par exemple la Confession de foi affirmée collectivement à la première personne du pluriel : Wir glauben (Nous croyons tous en un seul Dieu, n°27) et non pas Credo (je crois).
Les paroles des strophes sont globalement, à partir de 1523, l'œuvre de Martin Luther mais, dans le cas où seul, par exemple, la première strophe est du réformateur de Wittenberg, Yves Kéler précise judicieusement les noms des autres auteurs (ou de l 'autre) pour les strophes suivantes, par exemple Michael Weisse.
Il indique également la place et la circonstance dans l'année liturgique, par exemple pour le Choral datant de 1524 Nun komm, der Heiden Heiland (Veni, Rcdemptor gentium), en sa paraphrase française : Viens, Rédempteur des païens (n°10), toutes les strophes ne sont pas destinées au premier dimanche de l'Avent. Ce constat sera très utile aux Pasteurs dans le choix des chants et aux organistes pour les cultes et différents services.
Pour quelques paraphrases françaises, Y. Kéler propose plusieurs versions ou a simplement emprunté quelques tournures à d'autres rédacteurs français, par exemple le regretté Pasteur Pierre Lutz ou encore Roland Paquier, Pierre Schmutz, Pierre Vallotton, Georges Pfalzgraf… Sur Ie plan philologique et sémantique, il importe aussi de tenir compte d'une part, du sens des mots à l'époque en cause et de leur acception pour les fidèles du XXIe siècle ; d'autre part, de l'arrière-plan historique et événementiel, comme le contexte de la Réforme qui, à l'origine, a motivé des chants affirmatifs et combatifs, ou encore celui de l'interminable Guerre de Trente Ans (1618-1648) marquée par des textes aspirant à la paix.

2. PARAPHRASES : SOURCES MÉLODIQUES
D'une manière générale, Martin Luther a soit emprunté, soit adapté des mélodies religieuses (ou même profanes) existantes pour ne pas dépayser les fidèles encore habitués aux mélodies de l'Église ancienne interprétées par la Schola (groupe de chantres) qu'ils écoutaient passivement alors que – depuis la Réforme – l'assemblée doit chanter au culte. Cette participation active de toute l'assemblée – représentant un premier acquis de la Réforme – est attestée notamment dans une Icttre d'un réfugié anversois, en ces termes :

« Ici [à Strasbourg], tout le monde chante, tous ensemble chantent, tant homme que femme, et chacun a un livre en sa main. »

Il en est de même de l'expression collective de la foi chantée à la première personne du pluriel: « Nous croyons tous en un seul Dieu » pour la Confession de foi (n°27, Wittenberg, 1524), deuxième acquis de la Réforme.
M. Luther a réalisé une parfaite adéquation entre la prosodie verbale (allemande) et la prosodie musicale. Autrement dit : il associe une syllabe longue et accentuée à une valeur musicale longue (par exemple : une blanche, par opposition à la noire pour les syllabes non accentuées), ce qui est normal et possible en allemand, mais peut poser quelques problèmes dans les paraphrases françaises pour les syllabes masculines (longues) et surtout les syllabes féminines (brèves) qui, dans les Psaumes français, servent parfois de conclusion sur un accord long.

3. PARAPHRASES : INTERPRÉTATION
Pour quelques chants, le pasteur, l'organiste et le chef de chœur pourront choisir entre deux mélodies en fonction de la tradition et des habitudes locales ou seIon les difficultés d' intonation pour les fidèles. C'est le cas, notamment, du Choral Aus tiefer Not Schrei ich zu dir / Des lieux profonds je crie à toi (Ps. 130), n°42, sur la mélodie traditionnelle (1524) de M. Luther et sur celle de Wolfgang Dachstein (Strasbourg, 1524). Ils peuvent être chantés par l'assemblée à l'unisson sur un accompagnement d'orgue à 4 voix. En revanche, le Credo n°4 et les Litanies monodiques (nos 7, 8 sont prévus pour deux chœurs alternés.
Pour l'interprétation des 43 Chants, il faudra restituer le caractère suggéré par les paroles et la mélodie : affirmatif, comme chant d'entrée (Ps. 124 : War Gott nicht mit uns diese Zeit / Si Dieu n'avait pas été là, sur la mélodie de Es ist das Heil uns kommen her) ; combatif (Ps. 46 : Einfeste Burg / C'est un rempart, n°28) ; décidé (Nun freut euch, lieben Christen Gmein / Mes frères, louez le Seigneur, n°40) ; allant (Erhalt uns, Herr, bei deinem Wort / Par ta Parole, Dieu Sauveur, n°24) ; lent (Christ log in Todes Banden / Le Christ reposait dans la mort, n°17) ; méditatif et recueilli (Nun bitten wir den Heiligen Geist / Nous t'invoquons, Seigneur Saint Esprit, n°21).
Il est également indispensable de tenir compte de la traduction musicale figuraliste des images et des idées du texte de M. Luther, par exemple pour le Choral Vom Himmel hoch, da komm ich her / Je viens à vous du haut des cieux, Luc 2, 9-18 : le mouvement mélodique descendant, impliquant la descente sur terre, doit être mis en valeur ; ou encore pour le Choral Christ fag in Todes Banden / Le Christ reposait dans la mort, n°17, sur la mélodie empruntée par le Réformateur à l'Hymne Victimae Paschali laudes, l'évocation de l'idée de la mort est rendue par un mouvement descendant ; un mouvement ascendant traduit celle de la Résurrection. Enfin, les notes de passage expressives sur les voyelles de Kyrieleis ou encore Alleluia doivent être particulièrement mises en valeur. Il importe essentiellement de recréer l'atmosphère voulue par M. Luther.

Le Pasteur Yves Kéler mérite une grande reconnaissance pour son approche globale pluridisciplinaire et significative, car il est indispensable que les utilisateurs comprennent le sens des paroles chantées, comme, dès 1543, le souhaitait Jean Calvin, en ces termes:

« Or, le cœur recquiert l'intelligence, ct en cela [dit saint Augustin] gît la différence entre le chant des hommes et des oiseaux. Car une linotte, un rossignol, un papegay chanteront bien, mais ce sera sans eomprendre. Or, le propre de l'homme est de chanter en sachant ce qu'il dit. »

Il faut savoir gré à Daniel1e Guerrier-Koegler (UEPAL) pour sa saisie informatique si utile.

Ces 43 Chants de Martin Luther, avec leurs paraphrases françaises strophiques, rimées, fidèles aux intentions de Luther, chantables sur la mélodie d'origine et dotées de leur accompagnement à 4 voix pour l'organiste au culte, s'adressent autant aux Catholiques par certaines sources qu'aux Protestants Luthériens et Réformés. En outre, cette publication est susceptible de compléter le répertoire hymnologique de la future Église Protestante Unie de France.
Une fois de plus, la musique, – considérée par Martin Luther comme un « beau et magnifique don de Dieu, tout proche de la théologie » – reste non seulement la servante de la théologie, « ANCHLLA THEOLOGIAE », mais s'imposera comme facteur d'union et d'unité.


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