Mathias GARDET
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EAN/ISBN : 9782701015293
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Nb de pages : 213 p
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Année : 2008
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29.00 € |
Le mouvement des PEP débute durant l’été 1915 pour venir au secours des orphelins de guerre. S’inscrivant d’emblée au sein de l’institution scolaire, l’oeuvre est lancée par les plus hauts responsables de l’Instruction publique, et l’appel se propage par la voie hiérarchique : recteurs, inspecteurs d’académie, chefs d’établissement, puis instituteurs et institutrices. En l’espace d’un an, la mobilisation prend de l’ampleur.
Les comités départementaux rivalisent d’ingéniosité pour récolter des fonds afin de redistribuer des subsides, privilégiant – logique pédagogique oblige – les élèves les plus assidus et méritants. S’il s’appuie sur l’institution publique, le mouvement conserve jalousement son identité associative en se constituant en fédération.
À la fin des hostilités, loin de se tarir, le mouvement des PEP retrouve un second souffle, passant du statut d’oeuvre de guerre à celui d’oeuvre de paix, et de l’aide aux orphelins de guerre à la prise en charge des orphelins dits « civils » ou plus largement des « enfants nécessiteux ».
Après avoir rejeté les premiers temps la formule des internats, en réaction au monde clos des orphelinats, la Fédération des PEP décide d’encourager à son tour l’éclosion de fondations permanentes en participant à la grande croisade sanitaire de l’entre-deux-guerres – sanatoriums, préventoriums, aériums, écoles de plein air et colonies de vacances –, en créant des écoles professionnelles et en instaurant même des pensionnats. Le mouvement entend y défendre ses principes laïques. Une laïcité combative, que contestent avec non moins de fougue les adversaires catholiques.
Mathias Gardet, historien, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université de Paris-8. Il est l’auteur, aux Éditions Beauchesne, en 2005, de Jean Viollet et l’apostolat laïc – Les oeuvres du Moulin-Vert (1902-1956).
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Introduction
Chapitre 1.
Solidarité versus charité. L’affirmation d’un réseau laïque (1915-1917)
Des laïques par nature
Une structure calquée sur le système scolaire
Un bouquet d’initiatives
Distribution des secours selon le mérite scolaire et apprentissage à la mutualité
Le recours au solidarisme ou la recherche d’un nouveau vocabulaire laïque de la bienfaisance
Qui dit laïques ne veut pas dire monopole de la solidarité laïque
Guerre de clans mais aussi « unions sacrées »
Une intégration réussie dans un paysage d’œuvres
Chapitre 2.
Pupilles de l’école publique et pupilles de la Nation. Une différentiation nécessaire (1917-1919)
Un même acteur pour deux histoires bien différenciées
Une démarcation précoce
Une initiative privée et associative et non un service de l’État
Une reconnaissance publique contre un changement d’appellation
Le glissement des définitions
Batailles électorales à la conquête des Offices
La question des quotas
Le jeu des doubles emplois
De nouvelles missions
Chapitre 3.
D’une œuvre de guerre à une œuvre de paix. Une difficile reconversion (1919-1931)
Un tour de passe-passe administratif
Un premier palliatif la prolongation de la prise en charge
Premières velléités d’extension : des orphelins de guerre aux orphelins purs et simples ou civils
Une œuvre de paix
Du bon usage du capital social
Chapitre 4.
Du secours aux orphelins aux fondations permanentes. Un changement de politique (1919-1939)
Le rejet de l’internat
L’internat par défaut
La tentation de l’apprentissage
Croisade sanitaire mais aux marges de la médecine
Conclusion
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