Mathias GARDET
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EAN/ISBN : 9782701020945
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Nb de pages : 400 p
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Année : 2015
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62.00 € |
Les années de la Libération et de la Reconstruction sont des moments d’effervescence pour le ministère de l’Éducation nationale. Il espère rétablir l’idéal laïque de l’école publique et reconquérir une partie de ses prérogatives dans le domaine de l’éducation des enfants déficients. C’est aussi une période d’intense mobilisation des instituteurs qui, après avoir constitué leur force militante, cherchent à se repositionner sur l’avant-scène politique et continuent à défendre leur rôle d’éducateur au sens large du terme, une fonction pivot qu’ils entendent articuler à partir de l’école, et au-delà. Ils veulent être présents dans les temps non scolaires, en investissant massivement les nouvelles fonctions de moniteurs ou de directeurs de colonies de vacances ; ils revendiquent leur place dans les domaines plus spécifiques tel celui de l’enfance inadaptée, et la reconnaissance de leurs compétences et de leur spécialisation, faisant ainsi le pendant aux nouvelles professions du social. De par son expérience, le mouvement des Pep se trouve au carrefour des nouvelles politiques Jeunesse, tant dans le domaine des loisirs que de la protection sociale, et devient un des piliers du second front laïque qui se constitue dans les années 1950. Malgré ses proximités avec le ministère de l’Éducation nationale, la Fédération des Pep continue, comme elle l’avait fait dans le cas des orphelins de la première guerre puis de la croisade sanitaire de l’entre-deux-guerres, à faire un pas de côté, en se positionnant clairement comme une initiative privée, dans un domaine périscolaire, voire extra-scolaire. Plutôt que de renforcer les dispositifs de l’enseignement spécialisé existants, elle incite ses Associations départementales à créer et à gérer directement des équipements qui se veulent complémentaires, mais dans des secteurs où l’empreinte et la culture scolaire sont quasi inexistantes. Ce sera le cas des Maisons d’enfants à caractère social, des Instituts médicopédagogiques, puis des Centres médico-psycho-pédagogiques que le mouvement encourage, en les adaptant à sa conception particulière du pédagogico-médical, à fonder.
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Principaux sigles ou abréviations utilisés
Introduction
I.
Nouveau paysage et la difficile question des reconversions
1. Une œuvre de paix aux prises avec l’urgence de guerre
2. La streptomycine ou la fin programmée
de la tuberculose
3. Une source financière incontournable : le Fonds
d’action sanitaire et sociale
4. L’explosion scolaire et le prolongement de la scolarité
5. Cantines, restaurants et internats scolaires :
retour sur la maison d’école
II.
La conquête du loisir au risque du social
6. La redéfinition du plein air
7. L’union laïque : tous pour la même cause mais chacun
pour soi
8. La formation des cadres et le rêve
de l’instituteur-moniteur
9. Les classes expérimentales : classes de neige, de mer,
vertes ou nature
10. Entre raison sociale, pédagogie et rentabilité
III.
Une immersion combative dans l’enfance inadaptée
11. Enseignant spécialisé mais aussi instituteur-éducateur
12. Le « no man’s land de la misère » ou l’avènement
des cas sociaux
13. IMP, IMpro, CMPP : les nouvelles configurations
du pédagogico-médical
14. L’apparition timide du handicap moteur 336 Conclusion 345
Postface, par Jean-Pierre Villain, président de la Fédération
générale des Pep
Annexe Éducation spéciale/éducation spécialisée : une double chronologie qui n’en fait plus qu’une
Bibliographie
Index des principaux noms cités
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