François LAPLANTINE
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EAN/ISBN : 9782701015415
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Nb de pages : 204
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Année : 2009
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25.50 € |
Le modèle dans lequel s’est formée l’anthropologie classique a résolument opté pour le discours au détriment de l’image ou de la musique, rarement considérées comme des formes de connaissance mais presque toujours comme des objets de savoir. À la réduction de l’art et à des représentations sociales, voire à des produits culturels qui n’ont plus rien d’inquiétant, il ne convient pas d’opposer une évasion dans le « mystère » et l’« ineffable ». Les fictions du réenchantement peuvent aussi escamoter ce qu’il y a de subversif dans l’expérience esthétique.
Contre l’anti-intellectualisme à la mode, cet ouvrage choisit de privilégier non pas l’affect, mais le percept dans son rapport instable au langage. En écrivant, en lisant (Mario de Andrade), en composant de la musique, en l’écoutant (Béla Bartók), en réalisant un film, en allant au cinéma (Jia Zhangke), en construisant un immeuble, en l’habitant (l’architecture brésilienne et japonaise), nous avons la possibilité de faire varier non pas la « réalité », mais bien la relation que nous entretenons avec elle. Cette expérimentation esthétique apparaît aujourd’hui comme un acte d’insubordination à l’imposition de normes univoques.
La démarche ici esquissée est celle d’un réalisme critique qui ne consiste ni à s’émouvoir davantage, ni à savoir plus, mais à regarder et à écouter autrement.
François LAPLANTINE, professeur émérite à l’Université Lyon-2, est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages dont beaucoup sont traduits en plusieurs langues. À partir de recherches effectuées principalement au Brésil et qu’il poursuit au Japon, il propose une réflexion sur les rapports de l’anthropologie, de l’esthétique et du politique à l’époque de la mondialisation.
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I. L’art à l’époque de la mondialisation
II. Anthropologie et esthétique
III. Surprendre, être surpris : l’événement
L’événement, un objet d’étude illégitime
La culture contemporaine comme culture des événements extrêmes
Comprendre ce qui fait événement : d’une pensée de l’être à une pensée inessentialiste du peut-être
La preuve, la révélation, le scandale
Le caractère événementiel scandaleux du réel. À nos amours de Maurice Pialat
IV. Prendre : le caractère dérisoire du culte de la performance, de la perfection et de la réussite à tout prix
De la traduction
Bâton rigide et bâton lâche
Pôle fort et pôle faible de la connaissance
Le grand et le petit
Ratage
Passage
V. Écrire : le travail du langage comme acte de résistance au différentialisme et à l’indifférence
VI. Composer, écouter : musiques et métissages
Le paradigme de métissage
Le métissage et la musique
Patrimoine, modernité et métissage dans l’œuvre ethnomusicologique et artistique de Bèla Bartok et de Mario de Andrade
De quelques musiques métisses : nouba, tango, fado, bossa-nova, raï
Métissages de la liaison et métissages de la graduation
VII. Construire : Architectures et métissages
Architecture et ethnographie
Détour par Albi
Du baroque
De l’architecture « postmoderne »
Esthétique architecturale du plan et esthétique architecturale du flux
VII. Mettre en scène
Le défi du sens, c’est la forme
La subjectivité revendiquée
Rescénariser
Vers un néo-réalisme
IX. Filmer, regarder
Penser en images. 1) De l’empreinte à la disparition. 2) Une image de la réalité n’est pas la réalité. 3) Parler des images n’est pas penser en images. 4) Le spéculaire, le spectaculaire et le spectral
Raréfier. 1) De la saturation à la raréfaction. 2) Transition et graduation infinitésimales. 3) Le secret et le discret. 4) De la désamplification des sons dans le cinéma
De la mondialisation des images à d’autres images de la mondialisation : le regard de Jia Zhangke
Bibliographie
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