LE PERE DE LA CHAIZE. Confesseur de Louis XIV. 2 volumes, Editions BEAUCHESNE

LE PERE DE LA CHAIZE. Confesseur de Louis XIV. 2 volumes



LE PERE DE LA CHAIZE. Confesseur de Louis XIV. 2 volumes
Georges GUITTON, S. J.
EAN/ISBN : 9782701003511
59.00 €

 



SOMMAIRE

 

TOME 1

PRÉFACE, par M. André Latreille

AVANT-PROPOS

Conseiller spirituel et confesseur du roi, — mêlé à toutes les affaires religieuses, — en butte à des attaques passionnées, — privé du pouvoir de se défendre. — Malgré son affectueuse estime pour le P. de la Chaize, — Louis XIV, dans les questions touchant à la politique, n’admet pas qu’il le conseille.

Pour pénétrer son intérieur, sa correspondance, surtout avec les supérieurs, semble le seul moyen. — Cela réclame d’abondantes citations; taire un document, c’est tromper le lecteur.

Chap. I. — AVANT L’APPEL DU ROI (1624-1675)

La famille. — Adolescence. — Professorat. — Recteur du petit collège. — Conseiller de Camille de Neuville. — Socius du Pro­vincial de Lyon. — Recteur du collège de la Trinité. — Soucis de la discipline et des études. — Provincial. — Il nomme Claude La Colombière supérieur de Paray-le-Monial.

Chap. II. — PREMIERS CONTACTS AVEC LA COUR (1675)

Confesseurs de rois. — Motifs du choix de Louis XIV. — Assentiment du P. Oliva. — Contentement du roi. — Difficultés inhérentes à cette charge.

Chap. III. — INTRIGUES JANSÉNISTES (1675-1680

L’Augustinus condamné par trois papes. — La « paix clémentine ».

Consigne bienveillante du P. Oliva.

Infiltrations jansénistes ; — à Paris, La Chaize est témoin de leur audace croissante ; — à Rome, Oliva les traite de « perfidies » ; — « dissimulations » contre lesquelles il a longtemps mis en garde la Cour pontificale, — mais qu’on lui interdit aujourd’hui de dénoncer, même d’un mot.

Décret des Oratoriens en 1678 contre le jansénisme. — Joie qu’en éprouvent La Chaize et Oliva.

Chap. IV. — EXTENSION DU DROIT DE RÉGALE (1675-1680)

Régale temporelle et spirituelle. — Les évêques Pavillon et Caulet s’opposent seuls d’abord à l’extension. — Deux thèses contradictoires, qui chacune à Rome a ses tenants. — Faveurs analogues à la Régale accordées par les papes à plusieurs nations. — L’extension de la Régale est décrétée par Louis XIV bien avant l’arrivée du P. de la Chaize à Versailles.

Attitide réservée d’innocent XI. — Il établit une Congrégation de la Régale — et ne favorise pas les audiences privées sur ce sujet.

Louis XIV n’admet aucune ingérence de La Chaize en matière de Régale ou de politique. — Le P. de la Chaize proteste contre la « manière si dure » dont Rome agit avec la France ; — il répond avec calme à une mercuriale de Caulet. — « Offensive épistolaire» inspirée par Favoriti et Dorat. — Dangers pour l’avenir entrevus par La Chaize.

Troisième bref du Pape à Louis XIV sur la Régale. — Irritation du roi, calmée par l’intervention du P. de la Chaize.

Mort de Caulet à Pamiers; — ses délicatesses des derniers jours à l’égard des Jésuites.

Chap. V. — CAS DE CONSCIENCE : MADAME DE MONTESPAN (1675-1680)

Face au scandale de Versailles. — Louis XIV en Flandre, sa maîtresse à Clagny. — Séparations alternatives insuffisantes. — La duchesse de Fontanges. — Le mot sur « la chaise de commodité ».

Maladies « politiques ». — Sagesse de l’attente.

Le « drame des poisons » brusque la rupture. — Soupçons contre Mme de Montespan. — Louis XIV revient à Marie-Thérèse.

La Chaize n’ignora rien de l’affaire des poisons ; — informateur de la nonciature, — consulté par le duc de Luxembourg, — compagnon de Bourdaloue.

Les expiations de la maîtresse répudiée ; — sa mort édifiante aux eaux de Bourbon.

Un mensonge de la Grande Encyclopédie.

Chap. VI. — UN CURIEUX « PERINDE AC CADAVER »

La franchise, qualité foncière du P. de la Chaize, — qui lui attire l’entière confiance de son général Jean-Paul Oliva.

Excommunication de l’archevêque de Toulouse, que deux Provinciaux français sont chargés de promulguer. — Conflit d’obligations contraires, que La Chaize laisse au P. Oliva le soin de résoudre.

Le Général ne croit pas possible, en pleine mêlée, de s’opposer à son action. — Rome ayant maintenu son commandement, des exemplaires du bref sont répandus à Paris ; — les antirégalistes exultent, mais le Parlement interdit toute publication officielle.

La Chaize prend, auprès du cardinal Cybo, la défense de ses confrères de Pamiers. — A Rome, écrit Oliva, « parmi des gens mal disposés pour nous, le Pape a fait plusieurs fois un grand éloge de la Compagnie ». — La Chaize assure Oliva que Louis XIV désire la concorde.

Pour se prémunir contre la menace d’une excommunication, — le roi convoque une « petite assemblée » d’évêques.

Pour l’« assemblée générale » d’octobre, l’exclusive est prononcée contre Camille de Neuville, ami de La Chaize.

Disgrâce du P. Maimbourg. — Polémiste conciliant, il fut moins heureux comme historien. — La Chaize prend sa défense. — Quoique le Pape désire que Maimbourg soit renvoyé de la Compagnie, Louis XIV s’y oppose d’abord, — puis il y consent et accorde à l’expulsé une pension qui lui permet de poursuivre ses travaux.

Avec la mort du P. Oliva (septembre 1681 ), La Chaize perd un ami, et les Jésuites se trouvent privés d’un chef qui leur eût été précieux dans la tempête.

Chap. VII. — À L’ASSEMBLÉE DU CLERGÉ DE 1682

Le P. de la Chaize y joua-t-il un rôle ?

Sermon d’ouverture de Bossuet sur l’Unité de l’Église : — il s’efforce, malgré son gallicanisme, de « respecter les tendres oreilles des Romains ». — Les évêques, d’accord pour repousser toute apparence de schisme avec Rome, — divergent d’avis au sujet de la Régale. — Louis XIV renonce à tous les points qui porteraient ombrage à la juridiction ecclésiastique. — L’extension de la Régale est votée (3 février).

À sa lettre du même jour à Innocent XI, l’Assemblée attend plus de trois mois une réponse. — Les mécontents murmurent :

« Après tout, le Pape est-il infaillible ?» — Malgré Colbert, le roi, conseillé par La Chaize, voudrait empêcher tout éclat.

Les 4 Articles, rédigés par Bossuet, sont approuvés à l’unanimité.

Louis XIV les confirme par un édit, sans consulter La Chaize alors absent de Paris.

Le bref Paternae caritati rejette tout accommodement —et réprouve sévèrement les actes de l’Assemblée. — Colère de l’archevêque Le Tellier. — L’opinion publique prend parti pour le Pape.

À Rome, la Congrégation de la Régale est divisée; — le cardinal Colonna prend la défense des Jésuites. — Accord pour suspendre puis pour dissoudre l'Assemblée. — Les laïcs plus fidèles au Pape que les clercs.

Malgré les instances de La Chaize, la nomination d’évêques pour la France est suspendue. — Résolu d’abord à définir l’infaillibilité, Innocent XI finit par y renoncer. — Les incursions des Turcs en Hongrie invitent Rome et Versailles à se réconcilier.

La Chaize publiquement traité di asino e di bestia.

Chap. VIII. — LES EXIGENCES DE CÉSAR

Pour leurs ambassadeurs à Rome, la France et l’Espagne réclament la priorité. — Perplexité du P. de Noyelle. — Sur l’ordre réitéré de Louis XIV, La Chaize multiplie ses instances ; — il obtient gain de cause; — mais le roi d’Espagne réagit violemment.

Carillons pour la naissance du duc de Bourgogne. — Mgr Ranuzzi, nonce aux pouvoirs restreints, apporte à Versailles les langes bénits. — La Chaize va s’efforcer de régler avec lui les problèmes soulevés par l’Assemblée de 1682.

Attitude des Jésuites au sujet des 4 Articles ? — Bruits contradictoires. — Est-il vrai que La Chaize ait refusé qu’ils soient dispensés d’obéir à l’édit royal ? — Bien qu’il réprouve la doctrine nouvelle, — il pense que, n’étant pas condamnée par l’Église, on ne peut l’interdire.

La résistance de la Sorbonne facilite celle des Jésuites. — La Chaize obtient que ses confrères soient obligés simplement à ne pas parler ni écrire contre les 4 Articles. — Il lui faudra neuf ans d’efforts pour modifier les exigences de Louis XIV.

À l’université de Pont-à-Mousson, les PP. Modo et Nicolas refusent d’obéir à l’édit royal ; — La Chaize ne peut empêcher qu’ils soient bannis. — Mais, en 1697, Pont-à-Mousson réclame le P. Modo comme Recteur de son Université.

Chap. IX. — « LE ROI L’AIMAIT »

Cause profonde de cette amitié ; — son développement. — La Chaize aide Louis XIV à réparer les dommages de guerre. — Innocent XI aurait voulu davantage, — notamment que la France, au lieu de prendre Strasbourg, — contribuât à délivrer Vienne et l’Église de l’offensive turque.

Protestation du Pape contre les excès commis en Flandre par les troupes françaises. — La Chaize a-t-il suffisamment éclairé sur ce point la conscience du roi ?

Affection et bienfaits de Louis XIV envers les Jésuites : — la villa Montlouis ; — le collège Louis-le-Grand ; — la direction spirituelle de certains séminaires diocésains ; — la fondation de séminaires de la marine.

Chap. X. — AUTOUR DE LA FEUILLE DES BÉNÉFICES

Importance des « biens d’Église ». — Courtisé par les prétendants aux bénéfices, — La Chaize n’est pourtant que le conseiller du roi pour leur distribution,—qui se fait cinq fois par an. — Cette charge l’expose aux plaintes et aux calomnies.

Rome insiste pour que, dans la distribution, les règlements canoniques soient mieux observés, — mais accorde à Louvois, pour un fils âgé de huit ans, une singulière exemption.

Les Clarisses Urbanistes ; — malgré leur résistance, — Louis XIV s’arroge le droit de nommer leurs supérieures ; — pourquoi ces prétentions ? — Cas analogue de Louise de Morainville en Bourbonnais.

Mme de Maintenon s’immisce dans les affaires ecclésiastiques, — malgré les colères du roi, — surtout pour les nominations d’évêques.

La Chaize demande le cardinalat pour Bossuet, —mais s’oppose à son projet de se faire remplacer à Meaux par son neveu. — Les tentatives multipliées de l’abbé Bossuet, même auprès de Louis XIV, restent vaines ; — elles n’aboutissent que sous le Régent, pour l’évêché de Troyes.

Adresse du sieur Boyer au P. de la Chaize.

Chap. XI. — DÉSINTÉRESSEMENTS ET CUPIDITÉS

Racine au sujet de sa tante, abbesse de Port-Royal-des-Champs. — Soanen décline la charge de l’épiscopat. — Fénelon ne sollicita jamais de bénéfice pour lui et ses amis.

Hautaine cupidité du cardinal de Bouillon ; — embellissements qu’il procure à Paray-le-Monial ; — singulière sollicitation qu’il suggère au P. de la Chaize. — Ambitions persistantes de l’abbé de Polignac.

Quémandeurs laïques du P. de la Chaize : — Bussy-Rabutin, — le sieur Chastain dans un pamphlet : Le Prince assis sur une chaise dangereuse.

Chap. XII. — HOMME DE CONCILIATION

Entre les catholiques d’abord : — avec les Oratoriens, — au sujet de l’Ordre du Saint-Esprit, — pour les prisonniers de la Bastille.

Avec les protestants, v. g. Jacques Spon ; — pour le baptême des enfants calvinistes. — Témoignage de Voltaire et d’A. Gazier.

En faveur de Rollin.

La Chaize intransigeant sur les points de morale et de foi.

Chap. XIII. — PRÉLUDES A LA RÉVOCATION DE L’ÉDIT DE NANTES

Pour « bannir l’hérésie », Louis XIV désirait n’user que de la persuasion; — de même, le clergé. — Louvois croit la contrainte nécessaire.

Ce qu’était l’Édit de Nantes (1598) —et l’Édit de révocation (1685).

Comment La Chaize fut impliqué dans les préliminaires de la révocation. — Titus Oates l’accuse d’avoir soudoyé les conspirateurs du prétendu popish Plot. — Coleman lui a en effet adressé une demande d’argent pour aider à dissoudre le parlement—et à maintenir au frère du roi, le duc d’York, devenu catholique, son droit de succession ; — mais La Chaize lui avait répondu par une fin de non-recevoir. — Coleman fut mis à mort, — ainsi que plusieurs Jésuites anglais. — Et la légende s’établit que, pour les venger,

La Chaize avait poussé à la révocation de l’Édit de Nantes.

Le grand Arnauld, dans son Apologie pour les catholiques (306 p.), réfute les calomnies Vitus Oates : accuser le P. de la Chaize serait, dit-il, « faire rejaillir la complicité d’assassinat sur le Pape de Rome et sur le Roi de France ». — Le protestant Jurieu rend également hommage à La Chaize.

Chap. XIV. — LA RÉVOCATION (1685)

L’édit de Nantes était provisoire. — Le dualisme religieux nuisait à l’unité politique, — mais n’apparaissait pas comme dangereux.— Ce sont les calvinistes qui lancèrent l’axiome Cujus regio ejus religio : — Michel Servet en fut l’une des premières victimes; — l’intolérance protestante dans les Pays-Bas.

Motifs qui pressent Louis XIV d’entreprendre une croisade de persuasion. — La Chaize chargé d’organiser des missions religieuses, mais nullement partisan d’une révocation.

Louvois fait appuyer les missionnaires par des soldats. — Les intendants, pour lui complaire, exagèrent le nombre des conversions, —ce qui trompe Louis XIV.—La Chaize n’est pas mieux informé.

Croyant les protestants presque disparus, le roi estime qu’ils n’ont plus besoin de protection — et signe la révocation de l’Édit de Nantes. — Approbation générale.

En retour, Louis XIV ne reçoit pas d’Innocent XI les faveurs qu’il escomptait. — Les missions continuent; — Fénelon loue les prédicateurs Jésuites ; —le roi de même. — Intervention de La Chaize contre les châtiments infligés aux relaps.

La Révocation ne fut-elle pas, plus encore qu’une faute, une maladresse 


TOME 2

Chap. XV. — EXPÉDITION MISSIONNAIRE AU SIAM (1685)

La Chaize suscite des missions pour l’Extrême-Orient.

Quelques précurseurs, surtout Ricci, Schall, Alexandre de Rhodes.

La congrégation de la Propagande centralise la direction des missions. — Louis XIV interdit d’abord le serment aux Vicaires apostoliques. — La Chaize facilite à Mgr Pallu son rôle d’organisateur — et dissipe les inquiétudes du P. Oliva.

Des ambassadeurs du roi de Siam sollicitent l’alliance du roi de France. — La Chaize profite de leur présence pour se documenter.

Louis XIV décide l’envoi d’une ambassade au Siam ; — on y adjoint cinq Jésuites « mathématiciens du Roi », choisis par La Chaize. — Le P. Général ne peut donner satisfaction à toutes les demandes de départ. — La Chaize confie au P. Tachard la direction des missionnaires pendant le voyage. — Motifs de ces décisions précipitées.

Le roi de Siam Phra-Naraï était-il prêt à se faire instruire et baptiser ? — Louis XIV semble l’avoir espéré — et avait chargé le chevalier de Chaumont de faire cette tentative : — « pour unir étoitement les deux Rois, rien de mieux qu’une même croyance ».

Ni l’évêque du lieu, Mgr Laneau, ni le Vénitien Phaulcon, favori du roi, ne partageaient cet optimisme ; — quand Phra-Naraï comprend ce qu’on lui demande, il refuse. — Illusion du P. Tachard et de l’abbé Choisy ; — fourberie de Phaulcon dans une lettre au P. de la Chaize.

La Chaize promet de s’intéresser à l’envoi au Siam de nouveaux missionnaires.

Chap. XVI. — LA « GRANDE MALADIE » DU ROI (1686-1687)

La Chaize tient compagnie au malade et lui enseigne la numismatique. — Cautères et bouillons purgatifs du médecin Daquin ; —lancette du chirurgien Félix. —Imprudences des promenades et des chasses à courre.

Rechute grave en août. — Pour la « grande opération », Félix se fait la main ; — puis, le 18 novembre, il opère. — Courage du roi :

« Je veux guérir ; achevez comme si j’étais un paysan. » — Dès l’après-dîner, il tient le conseil, —et le lendemain il donne audience aux ambassadeurs. — Le 7 janvier, nouvelle intervention avec lancette et ciseau ; — privation de cheval pendant deux mois — et guérison.

Convalescence contrariée par les relations avec Rome ; — mais sympathie précieuse de Marie-Béatrice, reine exilée d’Angleterre.

Chap. XVII. — LA LOI DU SILENCE

Saint Pierre de Vérone représenté un doigt sur les lèvres ; — comme lui, le P. de la Chaize fut un grand silencieux. — Une légende tenace.

Pour rétablir le bon ordre dans Rome, le pape supprime la franchise des quartiers. — Louis XIV prétend la maintenir pour le palais Farnèse. — Son insolent ambassadeur Lavardin excommunié, — et lui-même par concomitance. — Ranuzzi, craignant les conséquences de la censure, refuse de la transmettre. — Le Vatican n’insiste pas —et charge de la périlleuse mission le clerc Dominique Amonio, médecin.

Très calme, le roi écoute Amonio, — puis : « De tout cela pas un mot ! »

Le secret fut gardé à Paris comme à Rome, — « Qui a jamais pensé à excommunier le Roi ?» — Louis XIV se désiste des franchises de quartiers — et, sous le règne d’Innocent XII, supprime l’édit de 1682 qui ordonnait l’enseignement des 4 Articles dans les universités.

Chap. XVIII. — EXPÉDITIONS JUSQU’EN CHINE (1687-1700).

La Chaize choisit 14 volontaires sur les 160 qui se présentent.

Les Portugais de Macao défavorables à la venue des Français. —Le vice-roi du Thé-Kiang essaie de les refouler.

De Pékin, le P. Verbiest se plaint au P. de Noyelle de l’esprit nationaliste des Portugais — et fait prévenir Kang-hsi de l’arrivée de ses confrères de France. — Ordre est donné au vice-roi de les faire conduire à Pékin ; — voyage triomphal.

Mort de Verbiest ; —funérailles solennelles aux frais de l'Empereur.

La Chaize prépare une expédition en Chine par la Sibérie.

Gerbillon sert d’interprète aux ambassadeurs chargés de s’entendre avec le Tsar ; — il gagne la confiance de Kang-hsi — et contribue à obtenir l’Édit de 1692 en faveur du christianisme. — Les Portugais de Macao confisquent les secours envoyés de Versailles. — La Chaize prévient Thyrse Gonzalez des malversations portugaises. — Gonzalez reconnaît et déplore ces mauvais procédés, mais publie un mémoire sur « l’heureuse situation du catholicisme en Chine » (1695).

Pour soustraire les Français de Chine au joug des Portugais, Louis XIV voudrait qu’ils dépendent directement de leur Général

La Chaize a beau insister, — Gonzalez ne croit pas possible cette indépendance locale.

Louis XIV montrait pour la vingtaine de Jésuites français une province distincte. — Exigences qui restèrent sans effet.

Chap. XIX. — UNE COLÈRE DE LOUIS XIV (1688-1689)

Interdiction de tout rapport avec le Père Général : — motifs politiques. — Vains efforts de La Chaize, des Pères de Noyelle et Thyrse Gonzalez pour apaiser le conflit. — Louis XIV perd patience et rappelle en France tous les Jésuites de Rome.

Drame de conscience ; — exigences irréalisables de Thyrse Gonzalez ; — judicieux témoignages de l’assistant d’Allemagne, le P. Truchses, et du P. Estrix. — Le P. Fontaine s’efforce en vain d’apaiser les esprits ulcérés ; — sous sa conduite et celle du P. de la Chaize, les Jésuites de France veulent à tout prix éviter le schisme.

Chap. XX. — POUR MAINTENIR L’UNITÉ (1689-1691)

Louis XIV voudrait que les Jésuites élisent un Vicaire général ; — sagesse de La Chaize pour éluder cet ordre. — Supplique au pape Alexandre VIII ; — lettre additionnelle pour le duc de Chaulnes.

Le Pape convoque Thyrse Gonzalez et adresse sa réponse au P. de la Chaize : — il demande qu’on mettre fin aux dissensions.

Les Jésuites de tous les pays, témoignent à leurs frères de France une profonde sympathie. — Dans une nouvelle lettre au Pape, La Chaize proteste contre l’« atroce calomnie » que les Jésuites français auraient élu un Vicaire général. — Thyrse Gonzalez remercie La Chaize, « dont la main lui a été favorable ».

Louis XIV autorise les Jésuites à « reprendre commerce avec le Général ». — Le P. Estrix dit sa joie à La Chaize, mais prend la défense de Gonzalez, « homme au cœur de colombe ». — La Chaize se plaint de ce que, dans leur « détresse », les Jésuites français n’aient pas trouvé chez le Général « le moindre signe de compassion ».

Le P. Gonzalez prie le roi « d’effacer les fautes qu’il a pu commettre ». — La Chaize, accompagné des supérieurs de Paris, porte cette supplique à Louis XIV.

Au jugement d’Alexandre VIII, les exigences de la cour d’Espagne étaient abusives—et les craintes qu’elles suscitaient chimériques.

Voyant le P. Fontaine fatigué, La Chaize obtient sans peine qu’il se laisse remplacer comme Assistant par le P. Bonnier. — Finalement, les collèges situés sur les territoires conquis en Belgique furent rattachés à la province de Champagne (1695).

Chap. XXI. — « L’UN D’ENTRE EUX »

En communauté. — L’évêque Huet et sa bibliothèque. — Lettres testimoniales.

La Chaize informe et consulte les Pères Généraux. — Imprudences verbales du P. Adam. — Difficultés avec Tévêque d’Arras, — et avec l’évêque de Grenoble, Étienne Le Camus.

La Chaize rappelle les devoirs de reconnaissance envers le prince de Condé, — et le respect dû à tous les bienfaiteurs de la Compagnie.

La Chaize et ses rapports avec les généraux de Noyelle et Gonzalez.

Chap. XXII. — « BON RELIGIEUX, FORT JÉSUITE, MAIS SANS RAGE ET SANS SERVITUDE »

Efforts de Gonzalez pour que la Congrégation générale n’ait pas lieu. — Lettre du cardinal d’Aguirre injuste pour La Chaize.

 

Les Jésuites français pro cogenda, — les Espagnols pro non cogenda. — Le 19 novembre, 17 voix pour, 16 contre.

Lettre franche et confiante de La Chaize au P. Gonzalez. — Le Général estime que « 17 n’est pas plus de la moitié de 33 ».

Dernier service rendu par La Chaize aux Jésuites — contre les calomnies du prieur de Sorbonne, Le Quin, en 1705.

Chap. XXIII. — CONFLIT DE DIRECTION SPIRITUELLE (1684-1708)

Après une vie tourmentée, Françoise d’Aubigné, veuve Scarron, devient gouvernante des « petits princes » nés de Mme de Montespan. — Elle attire l’attention de Louis XIV, qui la fait marquise de Maintenon ; — la reine Marie-Thérèse étant morte, La Chaize favorise son mariage avec le roi, — mais il pense que les convenances s’opposent à la déclaration publique du mariage.

Premier conflit avec La Chaize pour les nominations ecclésiastiques. — Mot ironique du roi : « Vous tiendriez fort bien la charge de grand aumônier de France. »

Elle devient jalouse de La Chaize. — Le trouvant incapable de parfaire la conversion du roi, — elle l’accuse de ne pas aimer les dévots — et se croit une mission du ciel pour le supplanter ; —Louis XIV résiste gentiment à ses tentatives ; — il a le tort d’aimer les Jésuites ; — elle, au contraire, se déclare prête à « travailler à leur ruine ».— Elle insiste longuement, mais en vain, pour le renvoi de La Chaize et son remplacement.

La marquise pensait que ce changement de confesseur aurait permis à Noailles de « détruire » Port-Royal des Champs.

Pour excuser cette soif de direction, peut-on invoquer l’influence exercée souvent par des femmes sur de saints personnages ?

Les Tartufes alors à Versailles n’étaient pas rares ; — La Chaize veillait à ne pas risquer d’en accroître le nombre. — Est-ce pour cela qu’il n’a pas cru devoir transmettre à Louis XIV le message de Marguerite-Marie ?

Chap. XXIV. — LA QUERELLE DE L’AMOUR PUR (1694-1699).

Fénelon est d’abord choqué, puis conquis par Mme Guyon, — bien qu’il ait toujours cru ses opinions « censurables ». — Lié encore avec Bossuet, il engage Mme Guyon à lui soumettre sa doctrine.

Bossuet veut être son prélat consécrateur ; — il communique au jeune archevêque l’ébauche de son manuscrit sur les États d'oraison — et demande son approbation.

Fénelon, craignant de donner par là des gages contre Mme Guyon, refuse l’approbation.

Il prie Mme de Maintenon d’intervenir en faveur de Mme Guyon— et distance Bossuet de quarante jours en publiant son Explication des maximes des Saints. — La Chaize l’appuie auprès de Louis XIV. — Une cabale éclate ; — Mme de Maintenon prend parti pour Bossuet.

Bien que les Jésuites soient en général partisans de Fénelon, — quelques-uns, dont Bourdaloue, prêchent, sans le nommer, contre les doctrines nouvelles. — La Chaize, au dire de Mme de Maintenon, estime que les Maximes ont quelques défauts, — que Mme Guyon est très dangereuse, — et qu’il faut faire l’examen du livre en France sans recourir à Rome.

Boileau vient lire au P. de la Chaize son Épître sur l’Amour de Dieu. — Bossuet et Fénelon conçoivent de manière différente la notion même et le motif de cet amour.

 

Bossuet poursuit à Rome la condamnation du livre des Maximes.

 

Louis XIV, jugeant Fénelon « l’esprit le plus chimérique du royaume », lui retire sa charge de précepteur — et demande à La Chaize de désavouer la recommandation qu’il a faite de lui à Rome. — Pression du roi sur Innocent XII avec menaces pour qu’il condamne Fénelon. — Les Jésuites de Rome, dont leur Général Gonzalez, ne lui reprochent que des expressions inexactes — et pensent qu’une censure serait néfaste. — La moitié des qualificateurs du Saint-Office déclarent sa doctrine inattaquable. — Le Pape condamne 23 propositions, mais sans leur infliger la note proche dhérésie.

L’estime de Fénelon pour La Chaize a-t-elle subi une éclipse ? — Étrangetés d’un projet manuscrit de lettre à Louis XIV. — Excessif dans l’exposé de fortes vérités, ce projet ne fut jamais envoyé ; — il renferme des critiques analogues aux instructions de Mentor dans les Aventures de Télémaque —et ne suffit pas pour soupçonner la rupture d’une longue amitié avec La Chaize.

Chap. XXV. — RÉVEIL DU JANSÉNISME AVEC QUESNEL (1696-1706)

À la fin du xviie siècle, le jansénisme se dissimule en France, mais se manifeste en Belgique et en Italie. — Ouvrage posthume de Barros, neveu de Saint-Cyran, censuré par Bossuet. — Le Problème ecclésiastique demande à Noailles s’il continue, archevêque de Paris, d’approuver les Réflexions morales de Quesnel ; — Noailles cardinal ; — La Chaize pense que Bossuet méritait mieux la pourpre que lui.

La brochure Cas de conscience prétend que, sur l’attribution à Jan-sénius des cinq propositions condamnées, le silence respectueux suffit. — Bossuet proteste ; — le Général des Chartreux écrit à La Chaize pour que Louis XIV interdise la brochure ; — Noailles finit par la réprouver ;—Clément XI la condamne.—La condamnation portée antérieurement par les docteurs de Louvain est blâmée par le Saint-Office. — Étonné, La Chaize s’informe à Rome

Louis XIV retire sa confiance à Noailles. — Quesnel est arrêté à Malines et emprisonné ;—les papiers saisis chez lui sont, comme le désirait Fénelon, examinés à Paris par La Chaize ; — ils ne renferment rien de compromettant. — Malgré une provocation de Quesnel, La Chaize refuse de polémiquer.

Pressé par Louis XIV, Clément XI se prononce sur l’insuffisance du silence respectueux ;— dans la bulle Vineam Domini (1705), il déclare que, pour obéir à l’Église, ce n’est pas assez « de dire ce qu’elle dit sans penser ce qu’elle pense ».

À l’Assemblée du Clergé, Noailles se met en état de révolte, — en prétendant qu’une décision du Pape n’a de valeur qu’avec le consentement de toute l’Église. — Au témoignage de La Chaize, Louis XIV estimait la « cabale » janséniste « pas moins nuisible à l’État qu’à la Religion ».

Pour dirimer un conflit, on invoque le témoignage de La Chaize même après sa mort. — L’évêque d’Agen, Hébert, affirme qu’il « n’avait que des éloges pour les Réflexions morales de Quesnel ».

Un autre prélat assure, au contraire, qu’il « regardait cet ouvrage comme très dangereux ». — En fait, les Réflexions morales contenant sur l’Écriture sainte des pages excellentes,

La Chaize avait l’esprit assez sûr pour « y trouver toujours », comme le dit Saint-Simon, « de quoi s’édifier et instruire ».

Chap. XXVI. — EN CHINE, FUNESTES EFFETS DES NATIONALISMES (1700-1710).

Sur les Rites chinois, La Chaize n’a jamais pris parti, —Étrange méprise de l’abbé Boileau, en Sorbonne, sur un mot du prophète Osée. — La circulaire de septembre 1702, signée La Chaize, n’était pas de lui. — Fénelon y fait une réponse remarquable de bon sens.

Maillard de Tournon ordonne, dès son arrivée à Canton, d’enlever des églises tout ce qui concerne le culte du Ciel et des Ancêtres.

La Chaize insiste auprès du P. Gonzalez pour que les Jésuites français, en Chine, soient soustraits à l’obédience des Supérieurs portugais, — et même à celle du P. Grimaldi, Piémontais.

L’empereur Kang-hsi n’autorise qu’à grand-peine l’entrée de Mgr de Tournon à Pékin. — Il avait déclaré depuis plusieurs années que les honneurs rendus à Confucius et aux Ancêtres sont purement civils, — et nullement incompatibles avec le christianisme. — Il interdit au Légat d’inspecter les missionnaires de son Palais, — d’acheter pour lui une maison distincte de la leur — et de désigner, pour porter ses présents au Pape, un autre que le P. Bouvet.

La condamnation des Rites chinois à Rome, en novembre 1704, met le comble à l’irritation de Kang-hsi. — Tournon n’obtient pas de prolonger son séjour au-delà du 3 août 1706.

La Chaize renouvelle auprès du P. Tamburini, successeur de Gonzalez, la demande d’indépendance des Jésuites français en Chine.

De Nankin, Mgr de Tournon promulgue, le 28 janvier 1707, la condamnation des Rites chinois. — Kang-hsi le fait arrêter et conduire à Macao, — où il meurt le 10 juin 1710.

La même année, le P. Tamburini publie une lettre « sur l’état lamentable des Églises chinoises chrétiennes ».

Chap. XXVII. — LUTTES SUPRÊMES, LA MORT (1709)

Le P. de la Chaize consolateur : — pour les deuils de Louis XIV, — pour l’affaiblissement du royaume, — disettes, concussions, — guerres incessantes, disparition des grands capitaines.

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