Fabienne HENRYOT et Philippe MARTIN, éd.
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EAN/ISBN : 9782701022512
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Nb de pages : 596
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65.00 € |
Placer les pages qui suivent, consacrées à l’acte de lire en milieu monastique féminin et à la place du livre et de l’écrit dans la formation, la spiritualité, voire la polémique dans la vie religieuse féminine, sous les auspices d’un roman libertin, peut sembler provocateur. Pourtant, ce célèbre roman rappelle à la fois que le livre tient une place discrète, mais essentielle, dans les monastères, et que cette place reste malgré tout difficile à définir, pour l’historien d’aujourd’hui comme pour les contemporains, tentés de prêter à la religieuse, à la fois une ignorance qui confine à la niaiserie, et un irrépressible désir de livres. L’acte de lire se situe au croisement de deux éléments : d’une part, un environnement livresque, et d’autre part un accès, permissif ou transgressif, aux livres. Ces deux conditions réunies, se déploient des pratiques variables et inventives d’appropriation des textes. Ce sont et ces conditions, et leur résultat en situation monastique que nous souhaitons mettre ici en évidence, dans le contexte particulier d’un lectorat féminin ayant, après une année de noviciat et au moment de la cérémonie des vœux, accepté de se fondre dans un corps collectif, dont chaque membre n’est plus que la déclinaison d’un idéal de pauvreté, d’obéissance et de chasteté, auquel s’oppose le livre, symbole de richesse, d’émancipation et de dérèglement de l’imagination.
Fabienne Henryot est docteur en histoire moderne, responsable des collections de théologie et de sciences des religions à la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne (Suisse) et maître de conférences associée à l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques. Ses travaux portent sur les pratiques de lecture et d’écriture dans le monachisme français d’Ancien Régime.
Philippe Martin est professeur d’histoire moderne à l’université Lumière-Lyon 2 et directeur de l’Institut Supérieur d’Études des Religions et de la Laïcité. Ses travaux portent sur l’histoire du livre et de la lecture de piété entre le xviie et xixe siècle.
Avec la collaboration de Caroline Bowden, Matthieu Bréjon de Lavergnée, Amélie Candéla, Véronique Castagnet-Lars, Marie-Élisabeth Henneau, Bernard Hours, Odon Hurel, Simon Icard, Claude Langlois, Jean-Marc Lejuste, Alix Mérat, Pierre Moracchini, Claire Pibarot, Juliette Pinçon, Antoine Roullet, Sabrina Stroppa, Éric Suire.
In common popular imagination as well as in the most part of historiography, a nun would read very little, if not at all. It is widely believed that, due to numerous constraints limiting her reading opportunities, as well as the obligation for her to report what she read to her spiritual adviser, her confessor, her abbess or her novice supervisor, and faced with scant material community resources, she would eventually do without books, except of course her prayer book, an Imitation and some Saints’ lives. The time has come to reconsider those preconceived notions.
This work, made up of seventeen contributions mostly focusing on France but also Italy, the Lowlands and Spain, aims at showing how surprisingly varied reading practices were in women secluded convents between the Renaissance days and the late 19th century, between Thérèse of Avila and Thérèse de Lisieux. The places, times and reading gestures helped prop up various activities, ranging from personal devotion and liturgy to teaching, conscience supervision, spiritual evolution along tricky lanes, if not academic knowledge. Not all nuns were critical and full-fledged readers. Still, it is possible to find in a monastery, whatever its form may be, a rich imagination world related to reading , materializing or not in the common or personal libraries of the nuns, making it possible to put preconceived ideas right as far as the relationship between cloistered women and books is concerned.
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Introduction. « Un livre achèvera de te rendre 7 savante ». La lecture féminine monastique (XVIIe-XIXe siècle)
PREMIÈRE PARTIE NORMES, RÈGLES, EXEMPLES
Normes et lectures chez les religieuses françaises (XVIIe-XVIIIe siècle)
Quand les clarisses lisent et éditent leur règle et leurs constitutions
La question de la lecture chez les bénédictines modernes. Quelques remarques autour des bénédictines du Calvaire au XVIIe siècle
La fondatrice d’ordre religieux et le livre dans l’iconographie de Thérèse d’Avila
La religieuse lectrice sous la plume de la Mère de Blémur (1679)
DEUXIÈME PARTIE BIBLIOTHÈQUES COMMUNES
Livres et lectures des Visitandines à Lyon sous l’Ancien Régime
Religieuses, enseignantes donc lectrices ? Le rapport des ursulines aux livres dans le cloître et
dans la classe (France et Nouvelle-France, XVIIe-
XVIIIe siècle)
Bibliothèques et lecture dans les couvents féminins bordelais au XVIIIe siècle
Les bibliothèques religieuses féminines à la Révolution, d’après l’enquête nationale de 1790-
1791
TROISIÈME PARTIE
LA LECTURE ÉDIFIANTE, UNE PRATIQUE COMMUNE
Lectures, livres et novices en Lorraine (XVIIe-XVIIIe siècle)
L’édification des religieuses. L’hagiographie à l’usage des communautés de femmes dans la
France d’Ancien Régime
Lire pour croire ? Les religieuses ibériques et l’écrit, XVIe-XVIIe siècle
Lectures dans les communautés anglaises en 465 exil :les religieuses cloîtrées et les livres au XVIIe
siècle
De l’usage des « bons livres » et des autres dans les couvents féminins d’Ancien Régime aux Pays-Bas
et en Principauté de Liège
Lire quand même. Exercice de la charité et pratiques de lecture chez les “bonnes filles” de Monsieur
Vincent (XVIIe-XVIIIe siècle)
QUATRIÈME PARTIE LECTURES INVENTIVES
Les cloîtrées italiennes et la lecture : les livres et le Livre
La lecture comme discernement des âmes dans la spiritualité d’Angélique de Saint-Jean Arnauld d’Andilly, abbesse de Port-Royal (1624-1684)
De la lecture au Carmel (France, XVIIe-XVIIIe siècle)
EN GUISE DE CONCLUSION
Lire au Carmel à l’aube du XXe siècle : l’observatoire de Lisieux
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